treize

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Mathieu Pruski
11pm.

Ce fils de putain quitte rapidement l'appartement, et j'ai à peine le temps de me retourner vers la brune que je l'aperçoit, tremblante, son téléphone entre ses mains moites, tandis que sa respiration était irrégulière, et qu'elle tentait tant bien que mal de taper quelque chose sur son écran.

Je m'approche doucement d'elle, voyant bien que l'anxiété était entrain de la submerger, tandis que ses larmes ne l'aident en rien à résoudre la situation dans laquelle elle semblait enfermée.

— Sasha ? je l'appelle, mais elle semble ne pas m'entendre, alors je pose ma main sur son épaule nue et elle sursaute avant de ne plonger son regard dans le mien Ça va aller, d'accord ? Il est parti maintenant..

— Je ne comprend pas pourquoi il fait ça.. elle murmure, en sanglotant un peu plus Il m'avait dit qu'il comprenait, et qu'il l'acceptait.. Mais, il.. Il a envoyé ces hommes chez moi.. Pourquoi ?

     Son visage déborde de tristesse et de culpabilité, son corps ne cesse de trembloter, comme si elle était prise de légers spasmes, et mon visage est vite déformé par la haine, ne supportant pas — pour une raison que j'ignore encore — la voire si mal en point...

     Elle essaye de calmer ses sanglots, en vain, et ses larmes redoublent d'intensité, mais, voyant bien la détresse dans son regard, je me permet de la rapprocher légèrement de moi, afin de caler sa tête sur mon torse, et je lui caresse doucement le dos, tout en lui disant que tout allait s'arranger, voulant essayer de la calmer — chose qui me perturba moi-même.

     Mon geste semble l'apaiser, et pourtant, elle reste stoïque, ne semblant pas réagir, laissant ainsi son corps immobile contre le mien, et c'est seulement lorsque son téléphone tombe au sol — me prouvant ainsi de son état de faiblesse, autant physique que psychologique — que je me décale d'elle, afin de le ramasser, et de ne lui tendre, tandis qu'elle me souriait faiblement, ses joues toujours rougies par la tristesse qui ne cesse de s'emparer d'elle.

— Polak ! la voix de Lisko' retentit dans le couloir, brisant ainsi le silence qui s'était installé ici Tu peux v'nir voir s'te plaît ?

Je jette un regard vers la brune, et elle hoche lentement la tête, comme pour me dire que c'était bon, alors je finis par rejoindre mes gars qui s'occupaient des acolytes de l'autre tafiole.

Lorsque j'arrive dans le couloir, j'aperçois Alad' qui se frotte le poing contre son jogging, Assaf s'essuyait le nez, semblant avoir reçu un coup, alors que Lisko' saigne légèrement de l'arcade sourcilière, et que Ormaz, Lasram et Hamza tiennent bien fermement les cinq mecs qui avaient essayés de faire les chauds.

— Qu'est-ce qu'on fait de ces salauds ? me questionne Ormaz.

— On peut les laisser partir.. je souffle malgré moi, ayant bien compris le message subliminal de la brune.

— Quoi ? me demande Lasram, interloqué.

— Qu'est-c'qu'tu racontes, mon reuf ? renchérit Hamza.

— J'vous expliquerai ça plus tard les gars, je dis rapidement, ne souhaitant pas développer le sujet maintenant, mais laissez-les s'barrer, c'est bon.

asshole - plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant