vingt-deux

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Sasha Calzedoni
11pm.

Une fois que cette injure s'est échappée de ses lèvres, je l'ai vu accourir jusqu'à moi — Ormaz lui ayant cédée la place — détenant une fois de plus cette lueur de panique dans le regard, avant qu'il ne pose doucement ses deux mains sur mes joues, son regard encré dans le mien, comme s'il essayait de calmer toutes les pensées négatives qui m'abritent à l'heure actuelle.

— Sasha, calme toi..

J'essaye de reprendre mon souffle, souhaitant faire disparaître mon anxiété, mais celui-ci se coupe automatiquement au bout de quelques micro-secondes, faisant redoubler mes larmes qu'il s'empresse d'effacer à l'aide de ses doigts sur mes joues.

— Tout vas bien, regarde.. il regarde autour de nous avant de plonger une nouvelle fois son regard dans le mien, un léger sourire rassurant sur les lèvres Tout vas bien, t'es en sécurité, d'accord.

Je secoue doucement la tête et ferme les yeux, mais lorsque je sens ses mains remettre les cheveux, qui s'étaient placés sur mon visage, derrière mes oreilles, je ne peux m'empêcher de poser mes mains sur les siennes, le cur battant beaucoup trop vite pour pouvoir rester calme.

— Qu'est-ce qu'il y a ? je réouvre les yeux et aperçois ses sourcils se froncer, comme s'il comprenait peu à peu mon état.

— Il faut qu'on appelle le Samu ? une des personnes se trouvant au rez-de-chaussée, désormais silencieux, questionne les gars, et je panique soudainement.

L'un des garçons me regarde, une grimace sur le visage, étant sans doute inquiet, lui aussi, de la situation, mais voyant l'air paniqué que j'ai pris après la question de ce mec en bas, il se contente simplement de tourner le regard vers le polonais qui, lui, secoue la tête avant d'inspirer longuement, les yeux clos, comme s'il cherchait à se faire violence pour rester détendu.

— J'suis désolé les mecs, mais là va juste falloir que vous rentriez chez vous, d'accord ? C'est un peu compliqué là, et on a juste besoin de calme ici.

Les vingtaines de personnes se trouvant en bas acquiescent et finissent, au fur et à mesure, par quitter la maison, et je parviens enfin à reprendre mon souffle, même si ce n'est pas encore entièrement, mais le dur regard du blond sur moi me force à fermer une fois de plus les yeux, les larmes étant encore et toujours présentes.

— J'vais voir s'il reste du monde dans les chambres.

En entendant la voix de Lesram, mon corps se remplit de frissons, le  cur au bord des lèvres, me rappelant d'il y a quelques minutes, lorsque je me trouvais dans l'une d'entre elles, avec lui.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive, Sasha ? c'est la voix du polonais qui chuchote cette phrase dans mon oreille, comme s'il avait bien compris à l'aide de mes frissons — ses mains étant encore posées près de ma nuque — que quelque chose m'avait atteint après la prise de parole de Marcel.

— C'est.. rien.. je chuchote à mon tour, le souffle court.

— Mais frère, j'entends Lesram rire à quelques mètres de nous, j'ai toujours pas compris c'que tu f'sait dans cette chambre, tout seul !

asshole - plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant