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Mathieu Pruski
06pm.

— Et moi aussi ! je m'exclame en lui souriant malicieusement Si tu veux pouvoir rentrer chez toi, tu vas devoir m'écouter.

Je l'entends souffler longuement, et même si elle garde ce même air impassible, je sais que, au fond d'elle, elle a cette envie de m'écouter - peut-être juste par curiosité, pour savoir ce que j'ai à lui dire, mais cela me suffit amplement - et elle croise les bras sous sa poitrine, plonge un peu plus son regard dans le mien, un air concentré sur le visage, avant de ne me demander de parler.

— Vas-y, elle dit en me dévisageant doucement, mais magne ton cul, parce que j'ai pas ton temps, moi.

Je laisse un rictus se dessiner sur la commissure de mes lèvres, trouvant réellement cette femme très étrange, et, même si elle est censée ne pas être contente, ce faux air de désespoir sur son joli visage me fait vraiment rire.

— Bon, écoute, je dis en reprenant peu à peu mon sérieux, je sais que ce dont je vais te parler ne vas pas te plaire, mais il le faut, alors..

Elle fronce doucement les sourcils, me donnant l'impression qu'elle tentait de deviner ce que j'allais lui dire, mais je reste silencieux durant quelques secondes, ne sachant pas réellement comment j'étais censé lui sortir ça.

— Est-ce que tu ne préfères pas que l'on aille plus loin, pour discuter ? je lui demande finalement, me retrouvant plus ou moins dérangé par la présence des deux cons qui nous observaient.

Ils avaient beau être mes reufs, et j'avais beau les connaître depuis presque toujours, je n'appréciais pas pour autant le fait qu'ils m'écoute lorsque je veux parler de quelque chose de sérieux, parce que j'ai toujours peur qu'ils me déstabilise et que je perdes tous mes moyens avant de n'éclater de rire.

Je nous connais bien, je sais qu'un rien pourrait nous faire éclater de rire, et je sais également que ça ne serait pas une bonne chose, parce que j'ai vraiment besoin de lui parler sérieusement.

— T'es vraiment casse couille comme mec, putain ! elle roule ses yeux verts vers le ciel, avant de ne me devancer, et de ne marcher jusqu'à la pièce principale du studio.

J'avoue qu't'es relou, renchérie Ormaz en secouant doucement la tête, j'aurais bien aimé pouvoir écouter votre conversation, moi !

— Même moi.. souffle Assaf avant de ne se reprendre Sauf que, bon, tu connais l'Polak, et que, à tout moment il la baise sur la table basse, c't'enculé !

Les deux rient comme des abrutis alors que je les dévisage vivement, priant intérieurement pour que la brune ne les aient pas entendu.

— Bande d'abruti. je râle avant de ne la rejoindre.

Lorsque j'arrive dans le studio, je la vois, assise au bord du canapé, et laisse un soupir imperceptible dépasser la barrière de mes lèvres en apercevant la table basse en face d'elle, pensant fortement à ce que les garçons avaient dit auparavant.

Putain, c'est pas possible.

— Alors ? elle me demande en se plaçant bien au fond du canapé Qu'est-ce que t'as à me dire de si important ?

asshole - plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant