MARK

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Je mastiquais la nourriture sans la goûter, car tous mes autres sens étaient concentrés sur Yoongi. Après des mois sans contacts physiques, rien ne pouvait me déconcentrer de la personne en face de moi, même pas le repas dans mon assiette. J'aurais pu manger n'importe quoi sans m'en apercevoir, complètement hypnotisé par le fait que mon amoureux se tenait devant moi.

Après tout, Yoongi n'arrêtait pas de répéter que tout était excellent, donc je ne m'inquiétais pas.

Ses mots voletaient autour de ma tête, sa voix claire enveloppant mon cerveau comme une couverture réconfortante. Tous les détails importants que je n'avais pas remarqués quand je le voyais seulement sur mon écran revenaient en force: comment sa lèvre inférieure brillait après qu'il ait passé sa langue dessus, les petits cheveux sur le dessus de sa tête qui se dressaient peu importe ses efforts, ses petits grains de beauté, la peau qu'il arrachait inlassablement autour de ses ongles, la manière dont sa peau blanche réfléchissait la douce lumière. Même la couleur de ses yeux semblait plus belle. Quoiqu'il en soit, Yoongi était plus magnifique que jamais, et son image numérique seulement ne reflétait pas sa vraie beauté. Je mourrais d'envie de me pencher par-dessus la table pour l'embrasser à jamais.

Il s'interrompit dans sa phrase, les joues adorablement roses.

«Mark», dit-il en baissant les yeux avec un sourire en coin. «Ne dis pas cela trop fort»

J'écarquillai les yeux en réalisant que j'avais parlé tout haut, mais ne reculai pas.

«Qu'ils m'entendent», répliquai-je, le torse bombé. «Qu'ils sachent que j'ai le plus bel amoureux au monde!»

Yoongi cacha son rire derrière sa main, ses yeux plissés et heureux. Malgré ma blague, une part de vérité immuable se cachait. Plus le temps passait, plus j'en avais marre de me cacher. Je n'osais pas en parler à Yoongi tout de suite, même si l'idée continuait de prendre ses racines dans mon esprit. Je voulais pouvoir aimer sans avoir peur de tous les inconnus autour de moi. Je voulais que mes amis, et les siens, puissent faire de même. Je voulais annoncer au monde que j'étais sien, et lui, le mien.

Je pris une gorgée de vin avant de changer de sujet.

«J'ai quelque chose d'assez important à te dire, sans que ce soit grave», dis-je, réalisant que j'étais bizarrement nerveux. « Hum, cette année, mon contrat avec mon agence arrive à échéance... et j'ai décidé, tout comme mes membres, qu'on allait pas le renouveler»

Aussitôt, les traits de Yoongi s'adoucirent, abordant un mélange unique de compassion et d'inquiétude. Ses doigts lâchèrent son verre pour venir les entrelacer avec les miens, sur la table, à la vue de tous. Mon coeur se serra. Son amour pour moi était tellement évident que je voulais presque pleurer.

«Comment tu te sens par rapport à cela?», demanda-t-il doucement.

J'haussai les épaules dans l'espoir de cacher les vagues à l'âme qui s'emparaient de moi dès que j'abordais le sujet.

«C'est une décision mutuelle... Il y a plusieurs raisons, mais c'est surtout à cause des divergences de points de vue, je crois. Entre nous et notre compagnie, ou même au sein du groupe. Il n'y a pas eu de dispute, seulement, des objectifs différents», dis-je avec un petit sourire.

Yoongi hocha lentement la tête en serrant brièvement nos doigts.

«Je suis sûr que ç'a été difficile comme décision, mon amour», murmura-t-il. «Je crois qu'on devrait en parler dans un endroit plus discret, parce que je n'ai pas fini de t'interroger là-dessus!», s'exclama-t-il.

Je lui adressa un sourire reconnaissant avant de continuer mon repas. La conversation se poursuivit tranquillement, sans presse, les peu de silences comblés par les mots d'amour non-dits. Pour la première fois depuis des mois, l'énergie anxieuse qui m'habitait s'était complètement évaporée, chassée par la présence de mon amoureux. Mon corps se rechargeait lentement d'amour et d'admiration, au point d'exploser.

C'était pour cela que quand le serveur vint prendre nos plats vides, je ne pus m'empêcher de poser ma main sur son poignet, légèrement alarmé.

«Yoongi», commençai-je avec une voix plus affectée que voulue. «Je sais qu'on avait prévu d'aller dans un bar juste après le repas, mais est-ce qu'on pourrait... Faire un détour par ton appartement?»

Je me sentis rougir sous son regard malicieux.

«Oh, Mark, chéri», susurra-t-il. «Bien sur qu'on peut»

C'était en le regardant sortir du restaurant avec un mouvement de hanches hypnotisant que je me demandais dans quoi exactement je m'étais embarqué.



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Il reste huit chapitres~

Septième RoueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant