Septième Roue

YOONGI

Je n'ai jamais eu autant le goût d'embrasser quelqu'un comme cela de toute ma vie (pas dans le sens un baiser, bande de pervers, dans le sens un câlin. Non mais.) Enfin quelqu'un qui ne me jugerait pas pour mes insécurités, quelqu'un à qui parler sans se sentir stupide et hypocrite.

Je me sentais euphorique dans le silence qui nous absorbait puis je réalisai que ce n'était peut-être pas le cas pour Mark. En jetant un coup d'œil dans sa direction, je compris qu'il aimait le silence autant que moi.

Hum, on se ressemblait plus que je ne l'aurais cru.

Après quelques minutes, je le sentis gigoter et il s'exprima:

« Yoongi, ça te déranges si on marche un peu? Je suis gelé... »

« Nan, pas du tout » répondis-je en souriant.

Pourquoi souriai-je autant? Probablement car j'avais enfin quelqu'un qui me comprenait, rien d'autre.

En me levant, je l'entendis marmonner: « Bordel, je ne sens plus mon cul » et je ne pus contenir un rire. Il releva aussitôt la tête, les joues rouges.

« T'as entendu?? »

J'hochai la tête, ma bouche cachée derrière ma main. Son expression se radoucit, et je me retrouvai perdu dans ses yeux. Une partie de moi était en folie et me hurlait de bouger, mais on aurait dit que ses pupilles avaient une emprise paralysante sur mon corps.

Nous réalisâmes que nous nous fixions toujours et je me remis à marcher, embarrassé. Je voulais m'enterrer, littéralement. Je jetai un regard dans sa direction je remarquai que ses oreilles étaient toutes aussi rouges que mes joues, ce qui me fit sourire.

« Il est embarrassé aussi, cute »

Finalement, nous marchâmes un bon moment dans un silence qui, pour d'autres personnes, aurait été insupportable et malaisant, mais qui nous convenait à tous les deux. Arrivés devant une intersection, il attira mon attention en tirant ma manche

« Hey, je pars dans cette direction et j'ai réalisé que je n'avais pas ton numéro... », dit-il en fixant ses pieds. « Enfin, si tu veux, je ne t'oblige pas en, je comprendrai si tu refusais mais... »

Je gloussai en l'entendant s'éparpiller.

« Depuis quand je glousse, moi? »

« T'inquiète, je veux revoir mon compagnon se misère », lancai-je en rigolant. Nous échangeâmes nos numéros avec la promesse de se revoir souvent, et des papillons s'envolèrent dans mon ventre à cette idée.

Je m'éloignai en pensant soudainement qu'un homme sexy m'avait demandé mon numéro. Nan, nous étions juste amis, ce n'était pas comme ca. De toute facon, il est hétéro, j'en suis sûr. Et je ne me recherche pas de petit ami.

Malgré ses pensées, je rentrai chez moi dans une bien meilleure humeur que quand j'en étais sorti, et je ne pus retenir mon impatience pour notre prochaine rencontre.