Ton Corps M'appelle

Shika : Notes à moi même

A l'annonce de cette nouvelle, un frisson d'effroi retenti dans le corps mouillé de la guerrière. Elle laissa échapper un profond soupir, tentant de rassembler ses esprits et d'évaluer les possibilités.
La défense du royaume était trop affaiblie pour permettre aux derniers guerriers de quitter les mûrs. Les jeunes recrues étaient encore novices. L'aide des autres royaumes pouvait être perçue comme une fragilité.

- Faites moi un rapport détaillé des informations que vous avez. Prévenez l'armurerie de mon départ faites moi remplacer pour l'apprentissage. Et préparez un alibi à mon absence. Je tenterai de revenir avant le conseil, si je les trouve.

- Ramène les vivants Shika, ordonna la reine, désespérée par ce revers. Nous devons les interroger, les neutraliser, savoir si ils ont des complices, connaître leurs plans et démanteler leur organisation. Tu n'as pas le droit à l'erreur. Si la nouvelle venait à être répandue, les autres royaumes tenteraient de nous détruire.

La guerrière ne perdit pas plus de temps elle fit un signe de tête à l'assemblée se voulant rassurant puis en un éclair disparu de la pièce.

Le soir même muni de son équipement du dossier concernant la mission et d'un aigle royal, elle monta en calèche direction le royaume forestier.

Après la lecture du dossier, elle arrêta la calèche en plein bois, et brûla le dossier à l'aide d'une allumette.

Pour l'instant, ils ne pouvaient être que dans le royaume forestier. Le moment de leur départ couplé à leurs manque de moyens les limitaient dans leur périple.

En croisant les fiches des marchands du pays de la Foudre aux départs du jour même et aux antécédents, deux profils faisaient mouches. Ce n'était qu'une question de temps avant que les autorités ne se rendent comptent de leur départ.

Le pays de la Foudre se voulait incroyablement procédurier. Des tonnes de paperasse devaient être remplies pour toute décision économique et touristique. L'entrée au pays était restreint et les sorties contrôlées. Les échanges au sein du même pays, entre régions se voulaient d'une complication sans noms. Le contrôle des achats, des dépenses des habitants, des professions et même du nombre d'enfants par foyer rendait le pays étouffant.

Même si ces règles étaient très utiles au précédent roi, elles ne refletaient en rien les valeurs que la nouvelle reine souhaitait transmettre à son peuple. Par contradiction, cette surveillance leur permettait pour l'instant d'éviter de trop gros drames.

"N'oublies jamais la raison pour laquelle tu te bats" se rassura la jeune femme

Elle caressa son étui en cuir, le cœur serré de peut être se servir de ce qu'il contenait. La boule au ventre, elle remonta dans la calèche bien décidée à servir son pays, à protéger sa reine, comme elle l'avait toujours fait, comme on lui avait appris. Elle mit de côté tout ce qu'il y avait d'humain en elle, tassa sa douceur et sa gentillesse. Une aura sombre l'enveloppa, elle attacha sa chevelure en deux couettes, son regard s'assombrit. Les souvenirs des nombreux camarades perdus au combat comme source de motivation...