Chapitre 1

27.7K 596 667
                                    








« Le plus effrayant n'est pas d'oublier.
mais de se rappeler »





NINA.



———————————Flashback———————————

Nous étions fin décembre. La Pologne était encore sous la neige, les écoles étaient fermés car nous étions en vacances. Le soleil ne montrait pas beaucoup le bout de son nez. Les nuages prenait place dans le ciel très tôt le matin jusqu'à très tard le soir. Le vent frais balayait les petites feuilles mortes qui traînaient sur le sol. Les décorations de Noël étaient encore présentes un peu partout. Les enfants s'amusaient à faire des bonhommes de neiges et leurs parents les regardaient le sourire au lèvre, comme s'ils étaient les sept merveilles du monde. Comme un parent aime son enfant. Tendrement.

Je resta sur le perron de la maison un long moment. Jusqu'à ce que je ne sente plus mes doigts. Jusqu'à ce que mon nez soit littéralement congelé dû au froid. Jusqu'à ce que mon cou nue réclame une infime source de chaleur. Jusqu'à ce que mon corps en lui même réclame de la chaleur. Je me leva sans grand enthousiasme et franchi le seuil de la porte en bois. L'odeurs de l'alcool ainsi que des cigarettes me monta rapidement au nez. Je déposa mon sac de cours sur la commode à l'entrée et accrocha mon blouson sur le porte-manteau. Mon écharpe tomba au moment où je retira mes gants humide à cause de la neige. Maman entra dans l'entrée et me regarda même pas. Elle fixait un point sûrement invisible derrière moi. Elle ne pris pas la parole et quitta l'entrée pour rejoindre le canapé du salon.

Une heure du matin.

Deux heure du matin.

Trois heure du matin.

Quatre heure du matin.

Cinq heure du matin.

Je me retourna dans mon petit lit en bois. Maman avait encore passé sa soirée à me crier dessus. En hurlant à quel point elle me détestait. À quel point je n'étais rien pour elle. À quel point je lui pourrissais la vie. À quel point elle aurait aimé que je meurs. À quel point je n'étais qu'un poison pour elle car je lui avais volé l'amour de sa vie. À quel point je n'étais qu'une erreur. À quel point elle regrettait d'être tombée enceinte de moi.

Elle avait écrasé ses cigarettes sur mes bras et avait laissé coulé son verre de vodka sur les plaies encore fraîche. Je n'avait pas hurlé de douleur. Non. Je n'avais rien dit. Je n'avais pas pleuré non plus. J'avais appris au fil des années que quand cela se passait je ne devais rien dire, je devais laisser faire les choses et ne rien dire à personnes et garder ça secret.

Un secret qui a bousillé mon enfance, ma jeunesse et mon adolescence. Un secret qui me hantera toute ma vie. Un secret qui me collera à la peau jusqu'à que je soit enterré six pieds sous terre. Un secret immonde. Un secret.

Je sorti de mon lit en faisant le moins de bruit possible je me rendis dans la salle de bain et me prépara rapidement tout en continuant de faire le moins de bruit possible car cela pourrait réveiller maman. Il n'est que cinq heure trente du matin, elle dort depuis peu et je ne dois pas la réveiller, par peur de me faire encore insulter et frapper. Et je ne veux pas. Je ne dois pas être recouverte de marques aujourd'hui. Je commence un petit boulot que j'ai trouvé pour subvenir à mes besoins car elle s'en fiche de moi, elle ne se preocupe que d'elle depuis qu'il est partit. J'enfile mon blouson, mes gants, mon écharpe ainsi que mes chaussures et quitte la maison. Il fait encore nuit. La neige tombe doucement sur le sol humide. Le ciel est rempli d'étoiles qui scintillent de milles feu. Le vent se lève doucement. Une nouvelle journée commence.

NINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant