Chapitre 1

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— Qu'est-ce que tu aimes ?

— Toi.

— Ta gueule, on vient de se rencontrer !

Il rit. Peut-être que ma remarque le faisait marrer, ou peut-être qu'il était défoncé. Moi non plus, je n'avais pas les idées nettes. Mais assez pour distinguer clairement les étoiles qui tapissaient le ciel obscur depuis le balcon. Je m'étirai, faisant couiner le transat sur lequel j'étais installée. Il y avait sur le table pliante quelques verres d'alcool aux propriétaires inconnus, un cendrier bien rempli et un rouleau de sopalin totalement crade. On avait dû y renverser du coca.

— J'aime les bécanes. La bagarre. Les sensations fortes. Et toi ?

— Je sais pas, répondis-je.

Peut-être que j'étais trop fainéante pour répondre. Peut-être que je n'étais pas à l'aise avec le fait de parler de mes passions à un inconnu.

J'avais rencontré ce mec il y a environ une demi heure. Je m'étais isolée de cette soirée organisée par une de mes amies, Shion ; il y avait trop de monde, trop de bruit, trop de mouvement. Je m'étais alors isolée ici afin d'éviter un malaise certain. Elle m'avait traînée ici de force, ignorant mes plaintes à répétition concernant le fait que, non, je n'aime toujours pas festoyer avec des inconnus.

Et puis, cet étrange énergumène m'avait rejoint et avait pris place sur le deuxième transat comme si de rien n'était.

— Ta couleur préférée ? demanda-t-il.

Après quelques échanges quelque peu gênants, on s'était mis à jouer à un jeu futile : simple échange de questions qu'on se renvoyaient comme du ping pong.

— Le violet.

— Sympa, moi aussi.

— Copieur.

— Nan, c'est le destin poulette.

— Ouais, ça doit être ça oui...

— Le destin nous a fait nous rencontrer, c'est pas beau ça ?

— J'sais pas, t'as pas l'air tout seul dans ta tête.

Cette fois, c'est moi qui rit.

— Et comment tu t'appelles ? questionnai-je mon nouveau camarade.

Je ne savais en effet toujours pas son nom.

— Hanma Shuji. Et toi ?

— Matoi Kanzaki.

— C'est mignon.

— Menteur.

— Est-ce que t'es vierge ? demanda-t-il de but en blanc.

— C'est pas une question qui se pose ! l'engueulai-je.

— J'parlais du signe astrologique, bien sûr. Qu'est-ce que t'imagines ?

— Ouais, ouais. J'imagine.

Je lançai à mon tour :

— Maintenant, qu'est-ce que t'aimes pas ?

— Tout le monde sauf moi.

— T'es un peu un badboy égocentrique en fait.

— On peut dire ça comme ça. T'habites où ?

— À Shinjuku.

— Tiens, moi aussi, c'est le territoire de mon gang.

— Bien sûr, un gang maintenant.

Il se payait pas un peu ma tête celui-là ?

LES FLEURS BANALES | hanma fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant