Chapitre 14

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La pièce s'illumina une micro seconde. Soudain, un formidable coup de tonnerre retentit, résonnant dans toute la ville.

Hanma se figea.

— Ça va ? dis-je en me tournant vers lui.

— Bah ouais, pourquoi ?

Il tapota sa cigarette contre le cendrier sur la table basse pour retirer la cendre, puis la reporta à sa bouche. Sa main marquée du signe châtiment tremblait. Tous ses gestes semblaient saccadés, c'était presque si je voyais une goutte de sueur rouler contre son front. Qu'est-ce qu'il avait, à la fin ?

— Me dis pas que t'as peur de l'orage ? lançai-je alors qu'un nouvel éclair frappa.

Il ne répondit pas. Je me rapprochai, inquiète, et levai une main dans sa direction avec hésitation.

— Un jour, commença-t-il, j'ai vu une fille dans un arbre.

Je levai un sourcil interrogateur et rangeai ma main.

— Elle avait l'air d'un chaton effrayé, incapable de redescendre. J'ai bien essayé de lui expliquer comment désescalader le tronc, et lui ai même proposé de sauter dans mes bras, mais elle était terrifiée. Elle devait avoir deux ans de moins que moi et semblait toute petite. Elle appelait en boucle son ami, chialant comme un gosse.

— Tu parles de moi, là ?

— Ta gueule laisse-moi finir. Et qui te dit que je parle de toi ? Bref, j'me suis cassé parce qu'elle me tapait sur les nerfs.

— Quoi, c'est tout ?

— Non c'est pas tout, laisse-moi finir j'ai dit. Je me baladais donc dans le coin et j'ai croisé un petit con qui cherchait quelqu'un, il gueulait son nom dans les rues de Shinjuku. J'ai fait le rapprochement et je lui ai parlé de la fille dans l'arbre, dans le parc. Je suppose qu'il est allé la sauver héroïquement.

— Pourquoi tu me racontes ça ? demandai-je confuse.

Est-ce qu'il se foutait de ma gueule ou était-ce vraiment une autre personne ? Non, ça coïncidait bien trop avec mon histoire avec Mikey.

— Tu poses trop de questions, va dormir.

Je volai sa cigarette en représailles et tirai dessus, mais il ne restait quasiment rien alors je manquai de me brûler les doigts. Il récupéra le bâtonnet en pestant.

Je me levai avec une mine boudeuse. Il fit de même après avoir écrasé sa clope dans le cendrier, et je lui décochai mon meilleur coup dans le bide pour me venger. Malheureusement pour moi il l'attrapa sans aucun effort et réussit grâce à sa prise à m'immobiliser dos à lui. Je le suppliai de me relâcher.

— Si tu promets de te tenir tranquille, répondit-il en bâillant.

— Jamais de la vie.

— T'es décidée à ne pas dormir hein, susurra-t-il près de mon oreille.

— Qu-quoi ?!

Il ricana.

— J'ai absolument rien dit pourquoi tu réagis comme ça ?

— Tu sais très bien c'que tu fais, rétorquai-je en levant les yeux au ciel bien qu'il ne pouvait pas me voir.

Il me relâcha et m'expliqua que je dormirai dans sa chambre et lui sur le canapé, où reposait normalement son père. Je me rendis donc dans sa pièce personnelle après avoir fait un tour aux toilettes et me glissai sous le drap. C'était un lit deux places assez spacieux qui occupait toute la chambre. Il n'y avait pas grand chose ici à part ça, une armoire et un bureau muni d'un ordinateur.

LES FLEURS BANALES | hanma fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant