Chapitre 7

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Quand je dis que ma robe était inconfortable, c'est qu'elle était vraiment inconfortable. Et ça, mon père ne voulait pas l'entendre. C'est comme ça que je m'étais retrouvée dans une robe bustier rouge à cinquante mille yens que je passais mon temps à remonter. Non seulement elle était méga chiante, mais en plus elle était super voyante. Et mon père avait insisté pour que je la porte ce soir au rallye.

Le principe d'un rallye ? Des soirées inspirées d'une tradition française où de riches héritiers rencontraient des riches héritières pour se marier et éviter de se mélanger à la plèbe. Il y avait des nouveaux riches, comme nous, mais aussi des aristo' et quelques enfants de membres du gouvernement ainsi que des étrangers.

Là, j'étais en train de texter Hanma Shuji pour faire passer le temps. Il devait penser que j'étais accro à lui, mais pour le coup je n'en avais plus rien à faire, l'ennui avait eu raison de moi. Je lui avais même envoyé l'adresse de la soirée pour qu'il puisse voir sur Google Map à quel point le château dans lequel nous nous trouvions était fancy.

Par la même occasion, je rôdais autour du buffet et me goinfrais de petits fours. Il fallait avouer qu'au moins, la cuisine était vraiment bonne. J'essayais tant bien que mal de me réfréner pour ne pas que mon ventre grossisse et se voit à travers ma robe moulante plus chère que ma propre vie.

Bientôt, mon père vint me chercher pour me tirer par le bras en direction d'un petit groupe de gens. Il y avait un homme, ce que je supposais être sa femme, ainsi qu'un garçon qui devait être de quelques années mon cadet dans un costard trop grand.

— Je vous présente Kanzaki, ma fille, m'introduit-il avec un grand sourire.

— Ta petite est charmante, Matoi ! fit l'homme alors que sa femme caressait les cheveux de leur progéniture d'une façon on ne peut plus clichée.

Monsieur et madame Kawakami étaient chiants au possible. Ils passèrent les trois quart du temps à parler de leur très ancienne famille qui descendaient des Kazoku, les nobles japonais. Quand on entrait dans ce genre de lieux, les titres de noblesse reprenaient toute leur importance, bien qu'ils aient été abolis en 1947 selon mon manuel d'histoire.

Leur fils, quant à lui, passait son temps à me fixer avec ses yeux exorbités et ne parlait pas beaucoup à part pour approuver ce que ses parents disaient. Flippant.

Et moi, je n'avais pas grand chose à dire, puisque je menais une vie de collégienne ordinaire et que je ne comprenais rien au monde de la finance. Comme je commençais sérieusement, à m'ennuyer, je m'excusai en prétendant devoir aller aux toilettes. Ce que je fis après avoir bien sûr attrapé au passage un énorme petit four à la truffe.

Une fois sortie, je m'isolai là où j'étais sûre que mon père ne pouvait pas me voir et me remis à parler à Hanma. Il me demanda où j'étais passée et je lui expliquai la situation. Il me fit noter le physique du garçon auquel on m'avait présentée et je lui avais donné le score de quatre sur dix pour l'effort. Puis, quand je dus noter Hanma, je m'abstinai. Il était vicieux. Évidemment, si je devais répondre, j'aurais dit dix sur dix, puisque j'étais une abrutie complètement obsédée par cet homme.

Alors que je rasais les murs en terminant la collection de toasts à l'avocat que j'avais volée en prétextant voir les distribuer aux invités, quelqu'un posa sa main sur mon épaule. Je sursautai.

— Watanabe ? fis-je en reconnaissant l'adolescent.

Watanabe Kaze était bien une des dernières personnes que j'avais envie de voir à l'instant présent. Et étonnamment, ça ne me surprenait pas tellement de le voir à ce genre de réceptions, au vu du nombre de vêtements de marques qu'il portait au quotidien.

LES FLEURS BANALES | hanma fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant