Fever To The Form — Nick Mulvey
***Après mon annonce, nous nous sommes rassemblés autour de la table pour manger le délicieux repas que ma mère nous avait concocté. Nous avons bu et ri tout en discutant de tout et de rien. Ce moment m'a fait énormément de bien, là entourée de personnes que j'aime et qui me chérissent en retour. C'est exactement ce qu'il me fallait. Au moment de débarrasser, je suis venue en aide à ma mère et Casey qui s'agitaient. Ce dernier n'a pas hésité à me faire rire en me racontant des âneries sous les regards amusés de mes proches.
Et maintenant, je suis couchée et regarde le plafond d'un regard vide, ne parvenant pas à trouver le sommeil. J'ai beau me tourner dans tous les sens dans mon lit : impossible de fermer l'œil. Lorsque je regarde l'écran de mon téléphone et constate qu'il est bientôt trois heures du matin, je soupire et décide de m'extirper de mon lit pour descendre boire un verre d'eau. Car oui, ma gorge est déshydratée et me fait un peu mal. Arrivée au rez-de-chaussée, je m'installe dans le canapé, allume une petite lumière et feuillette un magazine de mode sans grand intérêt pour celui-ci tout en buvant mon eau. J'entends le plancher craquer et tourne la tête vers les escaliers : la silhouette de Shay se dessine dans l'obscurité.
— Tu n'arrives pas à dormir non plus ? chuchote-t-elle d'une voix endormie.
Je ne réponds pas et la regarde s'installer à mes côtés, silencieuse. Elle se frotte les paupières en bâillant, ses cheveux formant une couronne brune et emmêlée autour de son visage. Je ferme le magazine et le pose sur la table basse en frissonnant.
— Ça va ? s'inquiète mon amie en entrelaçant ses doigts aux miens. La colère, la frustration, le chagrin : tout refait surface d'un coup et les larmes coulent sur mes joues. Je ne les sèche pas, ne cherche pas à les stopper. La chaleur de sa paume contre la mienne m'apaise et ça a toujours été le cas.
— Non, pas vraiment. Je veux dire... J'ai vingt-quatre ans, mon ex m'a trompé dans le plus grand des calmes et je suis là à pleurer pour lui alors qu'il est sûrement en train de se faire cajoler par cette connasse de Charlotte !
Shay glisse son autre main derrière ma nuque et m'attire contre elle. Je sanglote dans son cou tandis qu'elle me réconforte de sa présence. Je me laisse aller jusqu'à avoir le nez bouché et un mal de crâne pénible. Mon amie me répète que je mérite bien plus que ce plouc et que je trouverais l'amour de ma vie en Nouvelle-Zélande. À force de me le dire, je finis par y croire... Rien qu'un petit peu ! Et si c'était vrai ? Et si un beau-gosse m'attendait réellement là-bas ?
— Hanae, souffle Shay en prenant mon visage entre ses mains. Ses pouces essuient mes pommettes, encadrent mes joues. Tu es forte. Montre à Allan que tu es mieux sans lui. Rayonne comme tu sais si bien le faire et revis ! Ce voyage sera ta rédemption.
Ses mots me touchent en plein cœur et elle a raison. Je me libère de son étreinte et plonge mon regard brillant dans le sien.
— Tu le penses vraiment ?
Elle opine du chef en m'adressant un sourire des plus sincères.
— Meuf, tu es prête à partir au bout du monde pour tourner la page. Donc oui, j'en suis persuadée.
Nous rions toutes les deux tandis que je finis par me ressaisir. Soudain, je sens la fatigue s'emparer de mon corps et celle-ci me frappe de plein fouet.
— Je suis crevée en fait ! remarqué-je en me retenant de bâiller.
— Moi aussi. J'ai fait un mauvais rêve alors je suis descendue boire un verre d'eau et me recoucher.
Un sourcil levé, j'observe mon amie d'un air interrogateur.
— Dis-moi tout.
Shay se met en tailleur et me raconte son cauchemar, les yeux légèrement écarquillés :
— J'ai cauchemardé qu'un patient que j'ai sauvé d'une noyade il y a un mois venait à la maison et tentait de me tuer.
Face à son expression ahuri, je reste rationnelle et lui réponds calmement :
— Tu réalises que c'est complètement absurde, pas vrai ?
Elle hausse les épaules et un frisson parcourt son corps alors que l'ombre d'un rictus déforme ses lèvres.
— Oui, ça l'est. Mais ça m'a réveillé en sursaut au moment où il s'apprêtait à me trancher la gorge.
— Wow, c'est glauque.
Elle acquiesce.
— Assez parlé de moi. Pourquoi est-ce que tu ne dors pas ?
— Oh, j'ai seulement trop de pensées en tête.
Je contemple nos doigts entrelacés et souris doucement, puis j'embrasse rapidement le dos de sa main.
— Merci d'être là pour moi, Shay.
— C'est normal Hanae. Tu as fait pareil lorsque je me suis séparée de John et regarde-moi maintenant ! Je suis fiancée ! jubile-t-elle en brandissant sa bague scintillante autour de son doigt.
Je roule des yeux en gloussant. Puis je plonge mes yeux dans les siens, rougis par le manque de sommeil. Lorsque je me lève et me libère de ses doigts, elle bâille.
— Je vais aller me recoucher, tu devrais y aller aussi.
— Ouais, je ne vais pas tarder.
— Bonne nuit Shay.
— Bonne nuit, toi.
Je remonte, me glisse sous mes draps et ferme les paupières, le sourire aux lèvres. Ce que mes proches sont prêts à faire pour moi me réchauffe le cœur. D'ici peu, je m'envolerai pour Paris pour ensuite voler jusqu'à Auckland et revivre, comme Shay m'a dit de faire. Ce voyage sera ma délivrance, ma rédemption. Et maintenant j'en suis sûre.
**
Je me fais réveiller par les quelques rayons de soleil qui passent à travers mes volets et m'étire avant de me lever. Il est dix heures passées et je file sous la douche pour me préparer. Aujourd'hui, j'accompagne ma mère et Shay faire du shopping dans le centre-ville de Glasgow. Ou plutôt, elles m'obligent à venir avec elles. Ma mère dit que ça me changera les idées et elle n'a pas tort, j'aime bien faire les boutiques.
Je descends, attrape une tasse de café fumant dans la cuisine et embrasse le sommet dégarni de mon père qui lit paisiblement le journal du jour, assis dans la pièce. Casey est dehors en train de ratiboiser les arbustes dans le jardin, cet homme est parfait. Ma mère apparaît et me sourit, radieuse.
— Hanae ! Je t'ai entendue cette nuit, tout va bien ?
— Oui, ça va maman. Ne t'en fais pas. Où est Shay ?
En parlant du loup, ma meilleure amie arrive derrière moi et me pince les côtes. Je grimace, je déteste lorsqu'on me touche cette partie-là de mon corps et elle le sait, cette garce.
— Je suis là ! On y va ?
Ma mère nous lance un regard attendri puis elle dit, enjouée :
— Oui, allons-y !
Nous nous installons dans la voiture et bouclons nos ceintures, nous voilà parties pour une séance shopping entre filles ! Bon sang que ça m'a manqué ce genre de moments précieux !
***
BONJOUR !
Vos impressions sur ce chapitre ? ⭐️🤍
Bonne journée mes petites lunes <3
Nolwenn ☾
Instagram 📸 : nolwenngautier_auteure
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Une brise de liberté
RomanceAprès des années passées à mener une vie sans saveur dans la grisaille écossaise, Hanae décide sur un coup de tête de tout quitter pour la Nouvelle-Zélande, attirée par l'idée d'une vie plus authentique et sauvage. À peine arrivée, elle se plonge da...