Après des années passées à mener une vie sans saveur dans la grisaille écossaise, Hanae décide sur un coup de tête de tout quitter pour la Nouvelle-Zélande, attirée par l'idée d'une vie plus authentique et sauvage. À peine arrivée, elle se plonge da...
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Hanae
Debout dans la salle de bains, rasoir à la main, je fixe Elliot d'un air perplexe, la tête penchée sur le côté. Ça serait dommage de le débarrasser de l'intégralité de sa barbe. Elle lui donne du charme, mais elle est trop longue à mon goût. Peut-être qu'il faudrait la raccourcir un peu ? Le concerné est assis devant moi et patiente le temps que je décide de son sort. Il fait preuve d'une confiance aveugle envers moi qui me dépasse. Au bout d'un moment d'hésitation, je déclare enfin :
— Hum... Tu n'aurais pas un rasoir électrique à tout hasard ?
Il esquisse un rictus amusé avant de se lever et de fouiller dans les tiroirs sous le lavabo. Il en sort un objet noir avec des dents aiguisées.
— Tiens. Je ne sais pas si elle a encore de la batterie, mais tu peux toujours tenter.
Je m'en saisis et appuie sur le bouton "on". Miraculeusement, la machine se met en marche et émet un bruit mécanique plus ou moins fort. Je retire le sabot pour en prendre un plus petit qui retirera moins de poils. Puis, tout sourire, je fais face à Elliot qui se rassoit en me fixant intensément. Son regard brillant me transperce et mon cœur rate plusieurs battements. Soudain, je perds mon assurance et peine à garder un souffle régulier.
— Approche-toi, n'aie pas peur. Tu dompteras mes poils ! plaisante-t-il.
Je roule des yeux et viens devant lui.
— Je vais te laisser une légère barbe, le préviens-je en actionnant à nouveau le rasoir.
Il ne dit rien et me dévisage complètement absorbé par mes mouvements. Les poils bruns tombent sur la serviette posée sur ses genoux alors que je m'applique et fais attention à ne pas le blesser. Le beau brun louche sur ma bouche et ses lèvres tressautent. Je sais ce qu'il regarde. Lorsque je suis concentrée sur quelque chose, j'ai tendance à sortir le bout de ma langue et ça, Elliot l'a remarqué dès le départ. Un frisson me parcourt l'échine à l'instant où ses doigts quittent ses cuisses pour se poser à l'arrière des miennes. Une tension électrique s'installe entre nous. Troublée, je me surprends à aimer celle-ci.
— Arrête ça.
Il hausse les sourcils, un air innocent au visage.
— De quoi ?
— Ça. Arrête, je dois rester attentive.
Il capitule en riant doucement. Je finis et lui intime de se lever pour aller voir le résultat dans le miroir. Le moment que je redoute le plus arrive enfin : il s'observe sous tous les angles, les sourcils froncés. Quand j'étais encore en couple avec Allan, j'aimais bien le raser. Ça lui plaisait. Jusqu'au jour où notre alchimie s'est essoufflée et que les étincelles n'étaient plus aussi fortes qu'auparavant. Pour en revenir à Elliot, ce dernier s'est tourné vers moi et me sourit, visiblement satisfait du résultat. Une barbe brune courte recouvre ses joues ainsi que son menton et frôle sa lèvre supérieure. Ça lui va bien mieux et ça le rend encore plus désirable.
