Après des années passées à mener une vie sans saveur dans la grisaille écossaise, Hanae décide sur un coup de tête de tout quitter pour la Nouvelle-Zélande, attirée par l'idée d'une vie plus authentique et sauvage. À peine arrivée, elle se plonge da...
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Hanae
Ce matin, je me douche pour ensuite prendre mon petit-déjeuner normalement. Puis, je m'habille d'une robe en coton rouge accompagnée de Vans Old School blanches. J'entends déjà Shay hurler dans mes oreilles, elle qui est une cliente régulière de cette marque. Les cheveux détachés, j'ai décidé de les laisser tranquilles aujourd'hui. Tout se passe à merveille jusqu'à ce que Elliot ne vienne devant moi, mes clés de voiture dans les mains. Je l'interrogé du regard, intéressée par ce qu'il s'apprête à me dire. Et son expression enjouée m'annonce directement la couleur. Qu'est-ce qu'il s'apprête à m'annoncer ? Je plisse les yeux, suspicieuse.
— Je t'emmène à Hamilton !
La ville de naissance de son père, me rappelé-je.
J'écarquille les yeux, étonnée.
— Vraiment ? Mais c'est trop bien !
Quatre jours sont passés depuis notre sortie en vélo. Quatre jours durant lesquels pas grand-chose ne s'est déroulé. Parfois, ça fait du bien de juste se détendre. Et puis... La vie à la ferme continue et l'entretien de cette dernière requiert du temps et de l'énergie. D'ailleurs, je commence à y prendre goût. Avec Ann et Elliot, je ramasse le fumier et sort les chevaux. Ou bien je lâche Paco pour qu'il puisse surveiller le troupeau de moutons dans les pâturages et aide à réparer certaines clôtures endommagées.
— Oui. Sam et Natasha nous ont invités pour déjeuner avec eux ! Tu verras, sa copine est adorable.
— Alors j'ai hâte de la rencontrer !
Elliot m'adresse un petit sourire en coin.
— Et pourquoi y aller avec la voiture de location ? le questionné-je en louchant sur le trousseau qu'il tient fermement.
— Pour la faire rouler ! Maintenant que Sam l'a réparée, il ne devrait pas y avoir de soucis particulier.
— On part maintenant ?
Il acquiesce. Je pars mettre du parfum en haut et hésite à m'attacher les cheveux. La journée s'annonce chaude et j'apprécie avoir le cou dégagé. Devant le miroir de la salle de bains, je soupire bruyamment, indécise. Soudain, le reflet de Ann apparaît dans la glace et me fait sursauter. Elle glousse, satisfaite de ma réaction, puis elle s'approche et se place derrière moi. Ses doigts délicats démêlent quelques nœuds qui persistent et Ann fredonne un air calme en étant concentrée.
— Tes cheveux sont si doux ! s'étonne-t-elle en riant doucement. Fais-tu des soins ?
— Non ! Je les lave juste avec un shampoing bio qu'une marque écossaise commercialise. Apparemment ça plaît à mon cuir chevelu !
— Et comment ! Il est brillant !
Je souris et tourne la tête vers la sortie. Je découvre Elliot, appuyé contre le chambranle de la porte, les bras croisés et un sourcil relevé.
