Après des années passées à mener une vie sans saveur dans la grisaille écossaise, Hanae décide sur un coup de tête de tout quitter pour la Nouvelle-Zélande, attirée par l'idée d'une vie plus authentique et sauvage. À peine arrivée, elle se plonge da...
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En arrivant à Auckland, la pluie reprend progressivement jusqu'à recouvrir la ville de son rideau humide et continu. Les gouttes sont fines et froides. Elliot m'amène dans un supermarché et m'informe qu'il y a une liste de produits à acheter que l'on doit respecter. Je n'ai aucun mal à deviner que cette liste a été dressée par Ann. Je sillonne les rayons à la recherche des quelques articles que Elliot m'a chargé de trouver. Pendant ce temps-là, le fermier s'occupe du reste et pousse un chariot devant lui. Je remarque qu'il y a deux femmes qui le suivent du regard et je n'hésite pas à les toiser, les sourcils froncés. Rapidement, elles reprennent leur chemin et s'éloignent de lui. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais c'est satisfaisant.
Je trouve les produits et les mets dans le chariot en fer blanc tandis que Elliot me guide progressivement vers les caisses. Une fois les achats faits et rangés dans le coffre, il me prévient qu'il doit faire le plein d'essence tandis que nous nous installons dans la voiture. Juste avant d'allumer le moteur et de démarrer, il me propose timidement :
— Ça te dirait d'aller boire un café après ?
— Oui, avec plaisir !
— Super alors !
Je reste dans le véhicule pendant que Elliot fait le plein dans une station-service, et en profite pour envoyer un message sur le groupe WhatsApp afin d'informer mes proches de mon aventure à Huntly. Je leur dis que je les appellerai prochainement et qu'ils me manquent affreusement. Mais ça fait partie du jeu, n'est-ce pas ? Et puis, je respire à plein poumons ici et je suis heureuse d'être tombée sur une famille aussi généreuse qu'adorable. Elliot s'installe à mes côtés et jette un coup d'œil curieux à mon téléphone.
— Tout va bien ? se soucie-t-il.
— Oui ! Je tenais simplement ma famille au courant de mon périple.
Il sourit et répond, très sérieux :
— Si tu le souhaites, il y a du Wi-Fi dans le café où je t'emmène. Tu pourras les appeler pour prendre des nouvelles.
— C'est une bonne idée !
Nous ne nous disons rien jusqu'à arriver à destination. Nous entrons dans le café et mes yeux parcourent la pièce, attentifs : des banquettes en cuir noir ainsi que des chaises de bistrot décorent la salle, des tables rondes sont placées devant ces derniers et le parquet en bois ciré rend l'endroit lumineux. Les deux grandes fenêtres qui donnent sur la rue piétonne accentuent la luminosité du lieu.
— Ça te va ?
Je me tourne vers Elliot et hoche la tête, tout sourire.
— Oui, c'est parfait !
Nous nous asseyons à une table, l'un en face de l'autre. Un serveur vient prendre notre commande, je prends un thé noir simple tandis que Elliot opte pour un cappuccino classique. Tout en sirotant nos boissons, nous discutons de tout et de rien. Jusqu'à ce qu'il s'humecte les lèvres pour retirer les antécédents de café et que je louche sans aucune gêne dessus. Il se racle la gorge et m'interroge :
