Ginny faisait les cent pas dans le salon, en chemise de nuit et en se rongeant les ongles.
Qu'importe, rejeta-t-elle ses considérations. Ils vont arriver d'un instant à l'autre.
Elle arrêta brusquement tous mouvements lorsque la cheminée s'éclaira.
Et si ce n'étaient pas eux ? Et si c'était George qui me faisait une farce ? Et si...
Mais ses craintes furent apaisées.
— Merlin, c'est toi, murmura Ginny en étreignant Harry de toutes ses forces dès qu'il mit un pied hors de la cheminée.
Elle relâcha son mari pour fondre sur sa fille.
— Lily, Lily... C'est toi... C'est vous... Vous êtes là... Vous êtes en vie, pleura-t-elle. Merlin, Merlin !
Ce fut à Harry de la prendre dans ses bras. Tous ses souvenirs l'envahirent brusquement, dans un kaléidoscope étourdissant. La fin de la guerre, leur mariage, le petit paquet de cheveux roux dans ses bras, leurs repas en famille, leurs matchs de Quidditch, leurs après-midi au Terrier, leurs dîners aux chandelles, leurs voyages, son odeur.
Il était de retour. Après un an de séparation, ils se retrouvaient.
— Merlin ! sanglota-t-elle. Ne me refaites plus jamais ça ! Je croyais vous avoir perdu...
— Je suis désolé, murmura Harry dans ses cheveux. J'ai aussi cru ne jamais te revoir... mais j'ai des ancêtres incroyables.
Ils restèrent de longs instants enlacés, à profiter de la présence de l'autre.
— J'écris à Skeeter, souffla Ginny. Hors de question d'aller travailler aujourd'hui.
Skeeter. Harry devrait s'en charger, et rapidement.
Plus tard. Pour l'instant, profite de ces retrouvailles.
Harry observa le salon du 12, Square Grimmauld. Il n'avait pas changé. Il avait même un air impersonnel, comme s'il n'avait pas été utilisé depuis longtemps – ce qui était sans doute le cas. Même si Ginny était courageuse et forte, elle ne devait pas avoir passé tant de temps que cela dans cette demeure, seule. Elle avait dû être hébergée chez ses parents ou ses frères.
Dans un état second, il reprit ses habitudes. Préparer le petit-déjeuner. Jeter quelques rapides sorts de nettoyage. Il n'eut pas le courage de passer la porte de son bureau.
Il était de retour. Pour de bon.
Il n'arrivait pas à se faire à l'idée que rien n'avait changé, que d'un moment à l'autre, ses fils allaient apparaître. Le bonheur l'inondait, l'appréhension lui nouait le ventre, et le retour à son époque le déboussolait.
Ginny, tout en écoutant le babillage de sa fille, lui avait envoyé son fameux regard "DSA ce soir", avant de monter se rendre plus présentable.
Fatiguée par le décalage horaire et la nuit mouvementée, Lily alla se coucher.
Lorsque James et Albus déboulèrent dans la cuisine à une heure décente, ils se stoppèrent net en apercevant leur père.
Albus, survolté, reprit plus rapidement ses esprits. James, lui, faisait preuve de plus de retenue. Harry s'en inquiéta ; avant de se rassurer en se disant qu'une absence de neuf mois ne s'effaçait pas d'un claquement de doigts. Il lui faudrait lui-même du temps pour réapprendre à évoluer au sein de sa famille.
*
Lily retrouvait ses frères, ses compagnons de jeux.
Assise à la table de la cuisine, elle était prise en sandwich entre James et Albus. Le premier était muet comme une tombe, attitude qui ne lui ressemblait guère. Il restait renfrogné sur son siège. Le second racontait en détail chaque cours passé depuis le début de l'année, sous le feu nourri de son père, qui tentait d'en apprendre le plus possible sur les événements qui s'étaient déroulés durant son absence et qui ne laissait rien paraître de son désarroi.
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Magie en grève
FanfictionHarry ne s'était jamais vraiment posé de questions sur son métier. Être Auror lui était venu naturellement, malgré les risques et sa famille qui s'était agrandie pendant toutes ces années. Famille tenue dans le noir concernant la Deuxième Guerre sor...