Amour et... Pot de miel! (WATTYS2022)

Chapitre 10

Aïe, aïe, aïe. Ma tête.

Vous vous êtes déjà cogné sur l'arête d'une fenêtre ou d'un placard ouvert en vous redressant franchement ?

Et ressenti cette impression que votre crâne va se fendre en deux sous la force du choc ?

Une douleur lancinante me traverse la tête.

J'essaie d'ouvrir les yeux mais c'est trop douloureux. Une lumière vive m'aveugle presque. Je me frotte les paupières doucement et laisse échapper un long bâillement sonore.

Je me retourne sur le flanc et m'entortille dans un drap d'une douceur surnaturelle. Je le sens contre ma peau nue. J'essaie encore d'ouvrir les yeux mais mon corps refuse expressément de m'obéir.

J'arrive, avec force et courage, à bouger un bras, attraper à tâtons le bord du drap et le faire glisser par dessus ma tête en compote.

Là, sous l'étoffe soyeuse, il m'est moins difficile d'affronter la lumière qui semblait vouloir me crever les yeux et qui filtre à présent à travers le tissu. Je cligne lentement des paupières.

Pourquoi ma tête me fait-elle autant souffrir ?

Alors que j'essaie d'émerger des profondeurs des abysses dans lesquelles je semble avoir sombré, j'entends une porte s'ouvrir dans un léger grincement.

— Bonjour marmotte, dit une voix masculine étrangère et à la fois familière.

Pour autant, je n'arrive pas à la situer alors je n'ose pas bouger de sous mon drap.

Je réalise alors rapidement l'étrangeté de cette situation.

Les rouages de mon cerveau se mettent à tourner à plein régime et les informations affluent à toute vitesse.

Je reprends point par point, le plus rapidement possible :

• Je suis dans un lit, très confortable au passage.

• Je suis complètement nue sous un drap blanc et tout doux. Il sent bon la lessive et l'adoucissant, comme s'il avait été lavé tout récemment. Mais je ne reconnais pas cette odeur.

• Un homme que je ne connais pas vient d'entrer dans la pièce où je me trouve et s'adresse à moi comme si nous avions élevé les cochons ensemble.

La réalité s'impose à moi. Je ne suis visiblement pas chez moi. Et comment j'ai atterri ici ?

— Ne fais pas semblant de dormir, je t'ai vu bouger, enchaîne à nouveau le mec qui vient de s'asseoir doucement juste à côté de moi, sur le bord du lit.

Je sens le matelas s'affaisser sous son poids et je vois également son ombre à travers le tissu qui me recouvre encore. Effrayée, je ne sais pas quoi faire. J'arrête même de respirer un instant.

Il tire doucement sur le drap, pour le faire glisser par dessus moi.

Mais qu'est-ce qu'il fait ? Je suis à poil dans le lit d'un inconnu qui est en train d'essayer de me reluquer. Ou peut-être qu'il va essayer d'abuser de moi ! Peut-être l'a-t-il déjà fait ? Ou pire ? Quelle horreur ! Est-ce que j'ai affaire à un dangereux violeur ?

Je m'agrippe de toutes mes forces à mon seul rempart afin qu'il ne puisse pas m'en découvrir

— Allez, Lila, montre-toi. Je t'ai déjà vu un lendemain de cuite. Et ça ne m'empêche pas de t'aimer. Je crois même que je t'aime encore plus quand tu as les cheveux dans tous les sens et des yeux de panda, ajoute-t-il en riant.

Il connaît mon prénom. Comment c'est possible ? Ce qu'il raconte n'a aucun sens.

J'essaie de résister à ses assauts mais il est plus fort que moi, et perdant patience, le voilà qui tire d'un coup sec sur le drap qui m'échappe alors des mains.