Chapitre 16

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Guillaume me laisse sur le pas de la porte de sa chambre. Ou de notre chambre, je ne sais pas trop comment je dois l'appeler. Il se contente de m'embrasser chastement sur la joue et part de son côté. Je ne saurais dire à quoi je m'attendais après cette jolie soirée mais je ne suis pas mécontente que celle-ci ne se termine pas au plumard.

J'angoisse rien qu'à l'idée d'en arriver là. Je n'ai connu qu'un seul homme dans ma vie. Ma vie d'avant. Mes copines Mylane et Zoé se sont souvent moquées de moi, en prétendant que je ratais trop de choses et que je ne pouvais pas me réserver à un seul homme. La question ne se posait pas, j'étais éperdument amoureuse d'Antoine et lui seul m'inspirait du désir. Aujourd'hui les choses sont différentes. J'ai l'impression d'être de nouveau vierge et inexpérimentée !

Le lendemain, je me lève à l'aube. Il est temps pour moi de reprendre le chemin du travail. Je me sens beaucoup mieux et je commence un peu à m'ennuyer ici, toute seule. Les filles ont leur emploi du temps et ne peuvent décemment pas passer tout leur temps avec moi.

Je rejoins Guillaume dans la cuisine. Il boit son café en regardant une chaîne musicale sur l'écran géant. Il semble surpris de me voir debout si tôt mais soulagé de me savoir motivée à reprendre une vie normale. Il me propose de partir avec lui, afin d'économiser un trajet.

Alors qu'il se gare le long du trottoir et coupe le contact, Guillaume se tourne vers moi, prend mon visage entre ses mains délicates et dépose un petit baiser sur mes lèvres.

— Tout va bien se passer. Contente toi d'être celle que tu es, me conseille-t-il.

Et il a raison. La journée se passe merveilleusement bien. Maurine est toujours telle que je l'ai laissée dans mon ancienne réalité et semble très heureuse de me retrouver après ma période de « vacances ».

Je suis heureuse de retrouver mes habitudes et mon environnement professionnel. Rien n'a changé. Les mêmes collègues, les mêmes patients. Travailler m'a beaucoup manqué.

À la fin de la journée, nous rentrons avec Guillaume. Il me propose de se faire livrer pour le dîner. En attendant, je passe à la salle de bain et enfile un pyjama. Débardeur et short, ça fera l'affaire. Les cheveux noués en chignon lâche, je m'observe un instant dans le miroir qui surplombe les vasques. Savoir Guillaume à quelques mètres de moi me rend fébrile. J'ai le vague sentiment que notre relation va bientôt évoluer et un rapprochement s'opérer. Je me plonge dans le seul souvenir intime que je possède de nous deux. Son corps pressé contre le mien tandis que mes jambes s'enroulent autour de sa taille. Je sens encore la chaleur du moteur émaner du capot sous mes fesses. Je porte une main à mes lèvres tandis que je visualise notre baiser passionné. Les exquises sensations me reviennent et une douce torpeur s'empare de moi. La tiédeur qui s'installe dans mon bas-ventre ne ment pas. Cet homme ravive une libido quelque peu laissée de côté. Rouge pivoine, j'essaie de reprendre mes esprits et chasser mes pensées impures.

Guillaume est en train de faire sa place dans mon petit coeur, à n'en pas douter. Et dans ma petite culotte. Mouillée.

Après avoir terminé notre repas, je lui propose de regarder un film tous les deux. Il a l'air ravi et m'explique que c'est une habitude que nous avons depuis longtemps. On choisitle film chacun notre tour, d'après lui.

— Qui a choisi la dernière fois ? lui demandé-je, intéressée, en débarrassant la table.

— C'est toi. Tu avais réclamé Sister Act.

Je ris à cette évocation. C'est vrai que j'adore ce film mais je n'ai pas souvent eu l'occasion de le regarder.

— Alors, cette fois c'est à toi de choisir si je comprends bien.

Amour et... Pot de miel! (WATTYS2022)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant