Chapitre 3

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Le ventre plein et le cœur plus léger grâce à la présence de mes meilleures amies, je m'allonge dans le canapé, la tête reposant sur les cuisses de Zoé. Cette dernière me caresse distraitement les cheveux. Mylane a retiré ses talons et s'est installée dans son rocking-chair tandis que Marylou s'est assise par terre, sur des coussins moelleux.

— C'est quand même bizarre cette histoire, dit Zoé. Il n'y a eu aucun signe qui aurait pu te mettre la puce à l'oreille ?

— Mmphf... marmonné-je les yeux fermés, me laissant bercer par la tendresse de Zozo. Aucun, nada, queutchi, walou ! Je ne vais pas mentir, c'était pas la folie entre nous en ce moment, comme vous le savez mais au delà de ça, tout se passait bien. Enfin, je crois... Il faut croire que j'avais pas les yeux en face des trous.

Je me redresse et pose ma tête sur l'épaule de mon amie. Nous avons retourné le problème dans tous les sens depuis qu'elles sont arrivées et aucune ne comprend ce qui a pu se passer dans la tête d'Antoine.

— T'as fouillé dans son téléphone ? demande Marylou.

— Ce n'est pas mon genre, puis là c'était tellement expéditif que je n'y ai pas songé et il ne m'aurait sans doute pas laissé faire. Tu penses que j'aurais trouvé quelque chose dedans ?

— On ne peut jurer de rien. Il te largue du jour au lendemain. On pourrait penser qu'il a une aventure ou un truc du genre, avance Mylane.

— J'y ai pensé, mais en même temps, je sais pas... J'ai du mal à imaginer Antoine en train de me tromper. On s'était promis de tout se dire, et même si ça impliquait une rencontre, ou ne serait-ce qu'un coup de coeur.

— Depuis quand les mecs tiennent leurs promesses ? réplique Zoé.

— Hey ! intervient Marylou. Tous les mecs ne sont pas des connards. Tenez, par exemple, Jean et moi on s'est fait la même promesse au tout début de notre relation. Il y a environ deux ans, il m'a avoué avoir une attirance pour une collègue qui venait tout juste d'arriver dans sa boîte. Et franchement, ça nous a bien aidé. Ça nous a permis de voir que lui et moi on s'éloignait à ce moment-là. On ne s'en était pas vraiment aperçu. Donc oui, Zoé, il existe des mecs qui tiennent leurs promesses, appuie-t-elle en haussant un peu le ton. Forcément, toi tu n'attires que des queutards !

— Hey ! Je suis pas venue ici pour souffrir OK ? Mais tu n'as pas tout à fait tort... Que des queutards ! Je dois avoir un mauvais karma, précise la concernée en mâchouillant une croûte de pain.

— Tu n'es pas assez exigeante, surtout, balance Mylane.

— Alors là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! s'exclame Zoé en se tournant vers elle et en lui jetant son morceau de pain à la tête. Tu peux me dire quel mec, à peu près potable, tu as fréquenté dernièrement ? Ne me dis pas Richard, c'est un vrai crétin. En plus, je l'ai déjà surpris en train de manger ses crottes de nez.

— Beuuurk ! Arrête tes conneries Zoé, dis-je en riant.

— Je te jure que c'est vrai ! Je vous passe les détails de la petite boulette qu'il a fait entre ses doigts avant de la gober tout rond, se sent-elle obligée de préciser. Il a fini par voir que je le regardais. Il est parti sur le balcon et il y a passé le reste de la soirée, le gros dégueu.

Les filles et moi-même éclatons de rire à cette anecdote. Mylane la première.

— Je n'aurais pas cité Richard. Il avait franchement une hygiène douteuse. Je vous épargne les odeurs là où vous savez.

— Arrrrgh ! s'exclame Marylou en se mettant les mains devant les yeux. Mais c'est quoi vos gars-là, les filles ? Sérieux, vous êtes des bombasses et vous ramassez tous les déchets de la société, c'est pas normal.

Amour et... Pot de miel! (WATTYS2022)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant