onze

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— j'ai trop faim, je râle avant de m'étaler sur ma table.

— il est que 11h20, force à toi, me dit Aya ma voisine.

— quoi ? je m'exclame, mais j'vais mourir !

Je souffle en mettant ma tête dans mes bras. Qu'est ce que je détestais les deux heures de français du jeudi matin. Ma prof était ennuyante à mourir, sa voix était monotone et elle parlait sans cesse de 10h à 12h sans même faire attention à si elle réussissait à capter notre attention ou pas.
Je me relève à peine cinq secondes plus tard et me tourne vers la table de Demba et Zohra, qui comme dans la moitié des cours, sont assis juste derrière moi.

— vous avez réservé pour la cantine ? je chuchote

— non, me répond Demba, j'ai plus de repas dans ma carte

— ok tant mieux, j'ai trop faim pour manger du pain et du yaourt.

J'étais trop compliqué en ce qui concerne la nourriture, même quand ça a l'air appétissant. Alors imaginez juste moi à la cantine, je n'y mangeais pratiquement rien là bas.

— on mange où ? demande Zohra

— je sais pas, attends je demande aux autres ils mangent où, dit Demba.

Je me retourne avant que ma prof me reprenne pour bavardage et repose ma tête dans mes bras pour essayer de m'endormir. C'était le seul moyen pour que l'heure passe rapidement. Je réussis tant bien que mal à m'endormir jusqu'à ce que la sonnerie qui annonce la fin des cours me réveille. Je me redresse immédiatement pour ranger mes affaires puis pour rejoindre mes deux acolytes de cours qui m'attendaient devant la salle.

— alors on mange quoi ?

— grec avec Aymen, Kahil et Sofia, annonce Demba.

J'acquiesce sans rien ajouter, on est sortis du lycée pour les rejoindre ils étaient tous posés entrain de nous attendre.

— allez, je dis, on avance là j'ai trop trop faim

— sayé on a compris Ley', intervient Demba, depuis 9h tu fais que de le dire.

Je fronce les sourcils et lève mon majeur en sa direction. Je pensais qu'il n'allait pas me calculer plus que ça alors je me mets à marcher mais je me suis sentie tiré vers l'arrière. Il m'avait attrapé par la queue de cheval.

— oh, tu lâches ma tipeu

À l'entente de la phrase d'Aymen, je me tourne vers Demba et hausse les sourcils pour le narguer, alors il relance la pression qu'il avait sur mes cheveux.

— Demba putain ! je peste en passant ma main sur ma queue de cheval, j'ai mis quinze minutes à plaquer mes cheveux ce matin !

Il me fait un doigt d'honneur à son tour, en rappel à celui qui j'avais juste avant. Je souffle et me tourne en essayant de rattacher mes cheveux. Je finis par lâcher l'affaire et m'accroche au bras d'Aymen. Il me jette un léger coup d'oeil avant de lever les yeux au ciel.

— wesh, c'est une dinguerie ce que tu viens de faire là, je dis.

— t'es une zappeuse tu mérites, il rétorque

— jamais wesh

Il hausse les sourcils, ce qui me fait décrocher un rire.

— tu préfères Kahil à moi maintenant, il chuchote.

Je fais les gros yeux puis donne un coup sur son bras. Je m'assure que le concerné n'a pas entendu mais il ne fait pas du tout attention à notre discussion puisqu'il est entrain de parler avec Sofia donc visiblement c'est pas le cas.

Après la nuit vient l'aubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant