vingt

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Me laisser tranquille il a dit ? Mais alors soit il s'en rappelle pas de me l'avoir dit, soit il sait vraiment pas ce que c'est de laisser quelqu'un tranquille parce que ça fait actuellement 24h qu'il m'embête en message. J'ai même eu le droit à un appel nocturne où il a pris un malin plaisir à me taquiner pendant une bonne quarantaine de minutes.

J'avoue que ça me fait délirer de faire la meuf désirée, puis Kahil doit se douter que je suis plus du tout entrain de faire la gueule et que c'est devenu un jeu puisque je réponds à chacun de ses messages. Chose que je n'aurais pas faite si j'avais été vraiment énervé.

Je profitais surtout que le week-end soit tombé pour continuer à faire la maligne parce que je savais très bien qu'une fois face à lui j'allais pas tenir longtemps.

Je passais donc mon week-end tranquillement. Et comme à mon habitude j'étais passé faire un tour à la boucherie de mon père. Je sais pas pourquoi, exceptionnellement il avait accepté de me laisser faire la caisse aujourd'hui. D'habitude il me recalait toujours parce que j'aimais trop parler et que je le rendais fou mdr. J'étais trop contente d'être derrière le comptoir, depuis petite c'était mon kiff de traîner là bas, surtout parce que je passais du temps avec mon papa, puis en grandissant c'est resté.

À un moment dans l'après-midi, il m'a laissé seule à la caisse pour aller prier l'Asr. Comme y'avait pas trop de monde c'était tranquille, puis y'avais un de mes oncles qui taffait derrière dans la chambre froide au cas où.

J'en ai profité d'être seule mdr pour répondre à mes messages. Dont celui de monsieur trop relou.

Kahil : « réponds pour voir en deuspi »

Moi : « non »

Kahil : « continue de faire la meuf en msg toi »

Moi : « oui merci de m'autoriser à continuer »

Kahil : « t'es où là ? »

Moi : « boucherie, laisse moi tranquille »

Kahil : « vas-y j'arrive comme ça j'te mets en morceaux dans la chambre froide avec les moutons »

Moi : « okk Kahil si tu le dis »

Un client est entré dans la boucherie donc j'ai reposé mon téléphone pour m'occuper de lui. Mon père est rapidement revenu, il est resté avec moi derrière le comptoir. On parlait un peu de tout et rien, et on arrêtait lorsqu'il y avait des clients. C'est pour ça que je kiffais traîner dans la boucherie, parce que en soit y'a rien d'amusant dans le fait d'encaisser des gens. C'était surtout pour passer du temps tranquille avec mon père parce qu'à la maison y'avait toujours mes autres sœurs et même si mon père essaye de nous accorder à toutes le même temps, c'est jamais pareil.

Le temps passait tranquillement, j'encaissais les gens, jusqu'à ce qu'un client en particulier est entré. Et je vous assure que j'ai failli m'étouffer avec ma salive quand j'ai vu que c'était Kahil.

Donc c'était pas une blague ! Il est vraiment venu, j'en reviens pas ! Y'a eu une montée de panique qui est montée en moi, il est fou ou quoi ?! Je me tourne pour vérifier que mon père est bien occupé à l'arrière. Il avait pas trop l'air de se préoccuper de l'avant donc je me suis retourné vers Kahil

— Salem, commence Kahil.

— Aleykoum Salem, je réponds avant de reprendre d'une voix basse, tu fais quoi ici !

— bah j'suis venue acheter.

Il me regarde en mordant sa lèvre. Je peux pas m'empêcher de sourire face à sa tête de con, même si j'suis totalement en panique. Faut pas oublier que y'a mon père juste derrière.

Après la nuit vient l'aubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant