vingt-trois

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Je me regarde une dernière fois dans le miroir avant de quitter ma chambre. Ça va j'suis mignonne là !
J'ai essayé de faire un minimum d'effort pour l'anniversaire de Sofia ... Bon ok surtout pour Kahil. Mais je me dis qu'avec la dégaine de malade mental que j'ai au lycée avec mes queues de cheval qui ne finissent jamais la journée, et les gros jogging que j'ai pas lâché de tout l'hiver, il va pas tarder à être dégoûté de moi. Faut bien que je montre ce que je vaux quand même !

Avant de sortir de chez moi, je fais un détour dans la cuisine pour dire au revoir à ma mère. Quand j'arrive, y'a Houssem posé sur une chaise qui discute avec elle.

— Salem, je dis en entrant.

— Salem, il répond simplement.

Il me regarde fixement mais je détourne le regard. En temps normal, j'aurais fait la meuf collante, qui casse les couilles avec lui, et lui aussi d'ailleurs, comme on a l'habitude de faire quoi. Mais depuis tout ce que j'avais appris, Houss et moi on s'était trop éloigné. Ça me faisait grave mal parce que c'est mon oncle le plus proche, lui que je considère vraiment comme mon grand frère, et on en était venu à s'ignorer, tout ça pour des histoires hram. Mais j'arrive pas à faire semblant, ça passe pas. Ça me dégoûtait à mort de me dire que Houssem était impliqué dans ça.

— c'est bon tu t'en vas ? dis ma mère

— oui

— viens voir

Je m'approche d'elle et elle me met de dos, elle observe mes cheveux que je venais tout juste de terminer de lisser.

— ils ont bien poussé là, elle remarque.

— t'as vu ! on voit bien quand c'est lisse.

— la prochaine fois que tu les laves, je te les coupe

— oh non ! tu touches pas maman ! je peste

— juste les pointes Leyna, c'est moche là

— non mais non toujours tu coupes trop, c'est mort

— ok va dire à ton père de te payer le coiffeur, et quand tes cheveux ils vont plus jamais repousser tu verras.

— mais arrête de dire ça c'est pas gentil ! je râle, et en plus faut que j'y aille j'vais louper le bus.

— et tu rentres pas toute seule Leyna !

— oui, oui, je dirais à Aymen de m'accompagner

— ou sinon t'appelles un des gars pour qu'il vienne te récupérer

— pourquoi elle va où ? demande Houssem

— à l'anniversaire de sa copine, répond ma mère.

— c'est où ?

— à Barbusse, c'est ça Ley ?

— oui, je marmonne.

— je te dépose, j'ai un truc à faire la bas, dit Houssem

— non c'est bon, je réponds

— comment ça non c'est bon, tu vas avec lui, intervient ma mère.

Je rajoute pas grand chose au risque de faire cramer que je lui fais la gueule, pour ne pas qu'elle se pose des questions donc je me retrouve forcément à accepter que Houssem me dépose. Sans mentir, je suis bien contente à ne pas avoir a prendre le bus, mais trop fière, je fais la meuf qui fronce les sourcils et qui boude lorsque je m'assois sur le siège passager mdr.

— t'as vraiment l'nif de chez nous toi, commence Houssem.

J'hausse un sourcil mais je dis rien.

Après la nuit vient l'aubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant