quatre

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— les arrêts de bus c'est à droite ma petite.

Je lève la tête vers la voix qui venait de me dire ça. C'était Kahil qui sortait du lycée, accompagné de Fazil.

— mais de quoi je me mêle ? je réponds en rigolant.

Kahil se tourne vers Fazil et il lui fait les gros yeux.

— t'as vu les meufs comme elles prennent la confiance quand tu rigoles avec elles deux minutes ?

— y'a les meufs et y'a Leyna, affirme Fazil, elle faut lui mettre quelques coups dans le crâne si tu veux un peu de respect de sa part

— eh ! je crie, ça se fait pas

Fazil pose sa main sur mon épaule et me regarde dans les yeux, je finis par lever la tête vers Kahil et j'hoche la tête pour valider ces propos.

Fazil et moi on s'entendait hyper bien, c'était venu par hasard en plus. Lui étant d'origine turque, je lui avais dit que ma soeur était marié à un turc et en parlant un peu plus on s'était rendu compte qu'il s'agissait de son cousin. Ça nous avait fait rire sur le moment, et ça nous avait apporté pas mal de discussions par la suite.

— oui, Fazil il a raison faut me donner des coups, je dis à Kahil

On rigole après que Fazil m'ait légèrement poussé. Puis finalement, ce dernier nous serre la main avant de partir, nous laissant donc seuls Kahil et moi.

— nan sah t'attends quoi ici ? il demande

— mon oncle, il va venir me récupérer.

— et c'est comme ça t'attends les gens toi ?

— comment ?

— t'es planté au milieu du trottoir comme une hagouna wesh j'sais pas mets toi sur le téco au moins.

— vas-y toi tu veux trop me faire ! je m'exclame.

— ben quoi mais c'est parce que t'es trop une cible facile aussi Leyna.

— dis directement que j'suis une ksos.

— t'as capté mais j'osais pas.

Je rigole et le repousse. Il m'attrape par le bras et me tire vers lui quand j'entends klaxonner. La manière dont je me suis détaché de Kahil en me rendant compte que c'était mon oncle qui venait de débarquer, c'était incroyable. On aurait dit que ce dernier avait je sais pas quelle maladie contagieuse.

— merde ! je peste.

— wesh Houss ! ça dit quoi gros ça fait longtemps ? dit Kahil.

Euh ? J'avais l'impression d'halluciner en voyant Kahil qui parlait avec autant d'aise à mon oncle. Houss ? Gros ? Alors là, fallait me voir comment j'étais perdu devant la scène.

— on est là hein tu connais, et toi ?

— la même, tu fous quoi ici ?

— j'suis venue récup' ma nièce, il répond en me montrant de la tête.

Kahil se tourne vers moi et fronce les sourcils. Ah bah, j'étais visiblement plus la seule à être perdue.

— ta nièce ? répète Kahil étonné

— ouais c'est la fille d'ma reuss. Vas-y montes Leyna.

J'avais fini par croire qu'il m'avait oublié. J'suis monté sans rechigner. Je savais pas pourquoi ça me mettait autant mal à l'aise de voir mon oncle et Kahil parler ensemble.

Après la nuit vient l'aubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant