Chapitre 14 : Tao

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Je me penche vers l'oreille de Haeli, dos à moi, regardant l'horizon, avant de souffler :

– Bouh.

Bouclette sursaute légèrement en se retournant et, après m'avoir aperçu, il affiche un sourire amical.

– Tu en as mis du temps ! me gronde-t-il.

– Désolé. Il n'y avait plus de bière au gingembre donc je ne savais pas quoi prendre.

– Je ne t'ai pas déjà dis que je ne consommais pas tout le temps la même chose ? réplique-t-il en riant.

– Si mais... j'imagine que c'est ta boisson préférée.

Haeli hausse les épaules avant de me tendre son sandwich pour que je prenne un morceau. Chose que je fais, en le regardant droit dans les yeux ce qui m'amuse inlassablement. Pourquoi ? Eh bien parce qu'il détourne la tête instantanément, complètement embarrassé. Cet enfant à l'air plus innocent qu'un ange pourtant ses pensées sont plus mal placées que n'importe qui.

Il prend ensuite un croc après moi, posant ses lèvres exactement à l'endroit où était les miennes ( j'avoue que ça me stimule un peu ( beaucoup)). Je sors la bouteille de thé à la pêche que j'avais choisi en remplacement de notre bière habituelle et en bu une gorgée avant de la lui tendre. Haeli la prend instantanément et fait de même.

– C'est un baiser indirect, non ? plaisanté-je

– C'est que maintenant que tu t'en rends compte ?

J'éclate de rire. Quand je vous dis qu'il a l'esprit plus mal placé que moi !
Bref. Depuis quelques jours, Haeli et moi sommes particulièrement proche. On se partage tout sans aucune gêne et dit tout ce qui nous passe par la tête ( moi en tout cas ). Ainsi, même si nous ne le sommes pas encore, on agit comme un couple. Tant et si bien que je me demande si on en serait pas déjà un.

– Haeli... je meurs d'envie de t'embrasser.

– Retient toi.

Heureusement qu'il est là pour me le rappeler.

– Alors je peux te prendre dans mes bras ?

– Non.

Je soupire bruyamment, exaspéré par toutes les interdictions qu'il me donne.

– Enfin... si tu veux, rectifie-t-il.

Et, comme un enfant à qui on vient d'accorder un énième bonbon, je me précipite vers lui et l'enlace par-derrière. Les bras enroulés gentiment autour de ses épaules ( il est trop petit pour que je puisse entourer sa taille sans me péter le dos ), je joue à me balancer légèrement d'avant en arrière, l'entraînant avec moi.

– Tu n'as pas faim ? s'inquiéte Haeli.

– Je préfère te regarder manger.

Il pouffe de rire.

– C'est quel genre de fantasme ça ?

– Celui d'une personne amoureuse.

Pour une raison ou pour une autre, l'atmosphère change du tout au tout et on reste silencieux un long moment.

– Moi aussi j'aime te regarder manger, marmonne-t-il.

Surpris, je le relâche et le fait plonger son regard dans le mien.

– Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu veux dire par là ?

– R... rien ! J'aime... j'aime juste aussi quand tu manges ! C'est... c'est tout !

– Alors pourquoi... paniques-tu autant ?

– Je... j'en sais rien ! Peut-être parce que tu me regardes aussi sérieusement et que... que tu es beau et intimidant et... beau.

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