Chapitre 46 : destruction (partie 1)

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Je suis né un cinq mai à Hangzhou, en Chine. Mes parents étaient Mei-Linh et Shen-Li Wang. Je ne sais dans quel contexte, pourquoi ou comment, mais ils sont morts dans un accident de voiture et mon frère et moi avons été adopté par Jeon Jungkuk, un coréen fortuné.
Tao n'a jamais voulu me dire quoique ce soit de plus sur nos géniteurs mais, personnellement, je n'en ai que faire. 

Ayant été recueillis par mon père adoptif que je considère comme mon "vrai" lorsque j'avais quelques mois à peine, je ne les ai jamais réellement considéré comme mes parents. Mon frère, lui, avait dix ans à l'époque.

J'ai grandis dans un foyer confortable et chaleureux car mon père avait monté une organisation d'aide pour les orphelins. Il avait une maison principale (qui était d'ailleurs énorme), dans laquelle je vivais avec lui et son meilleur ami ; et plusieurs autres plus petites situées dans le même quartier. Tao dormait dans une d'entre-elles mais venait souvent me rendre visite, peut-être pour que je n'oublie pas notre lien de parenté. Ni Jungkuk, ni lui ne m'ont caché que j'avais été adopté et je le vivais plutôt bien. Je n'avais pas à m'en plaindre.

Je ne sais néanmoins pas exactement comment marchait l'organisation de mon père mais on devait tous se considérer comme des frères à part les piliers de la structure qu'on appelait "père". Jungkuk était cependant celui qui me dorlotait et s'occupait de moi le plus. Alors il avait une place particulière dans mon cœur.

Ainsi, j'ai grandi en Corée du Sud mais puisque Tao ne me parlait qu'en chinois, je maîtrisais la langue locale et celle de mes origines parfaitement, à un très jeune âge.

Je me souviens que mon frère était toujours très sévère avec moi. Je devais avoir sept ou huit ans lorsqu'il me forçait à faire au moins cinquante pompes par jour. Il disait que je pouvais les exécuter par paquet de dix ou de trois mais que, à la fin de la journée, il fallait que j'ai atteint le nombre demandé. Lorsque je ne le faisais pas, il me faisait de longues et interminables leçons de morales, me grondait et me menaçait de ne plus m'apporter un goûté quand il venait me chercher. Menace qui n'a jamais aboutit. Parfois je les faisais, parfois non et si Tao me criait dessus au point que je me mette à pleurer, je disais à mon père qu'il m'embêtait et il se faisait punir.
Voilà une petite anecdote de mon enfance joyeuse.

J'ai beau essayer de trouver des choses à vous dire sur ma vie en Corée afin de remplir mon histoire avec un maximum de joie mais il n'y à rien à détailler de plus. J'étais heureux. Voilà tout.

Un jour de Janvier, Tao vint me chercher à l'école et, au lieu de retourner à la maison, il m'a traîner à l'aéroport et on partait pour Chicago. Durant le vol, je n'arrêtais pas de lui demander des explications mais il n'a rien trouvé à me dire et m'a tendu une lettre. Sa main tremblait presque imperceptiblement et son visage était fermé. Il bouillonnait de rage.

"Mon cher Gwiyeon, (c'était comme ça que mon père me surnommait)
Papa est désolé de ne pas pouvoir être là pour te l'expliquer en face, mais le temps presse alors je ne peux qu'écrire en espérant que tu ne m'en veuilles pas trop. Je t'ai toujours répété qu'il était très important de protéger les gens qu'on aime fort, pas vrai ? Je t'ai appris à aider les autres, à être gentil et à jouer aux super héros. Je sais que tu as un grand cœur et que tu sauras rester toi-même dans n'importe quelle situation. Je sais aussi que même si ce que je fais va te faire très mal, va te blesser au point de me détester et brisera une partie de toi, tu finiras par comprendre mon geste. Peut-être pas tout de suite, peut-être pas dans quelques années. Mais un jour, je sais que tu arriveras à me pardonner, même un tout petit peu.
Tu adorais le Anpanman lorsque tu étais plus jeune et je sais que tu l'aimes encore même si tu t'énerves quand je te donne des peluches ou des figurines de lui. Anpanman est un super super héros alors papa s'est dit qu'il pouvait en devenir un aussi.
Chéri, une personne qui compte énormément sur moi est dans une position difficile. Une position où seul un super héro peut intervenir.
Je serais ce super héro. Les héros doivent tout faire pour sauver leurs amis alors c'est ce que je vais faire. Tout ira bien, Gwiyeon, je te le promet.
Je t'aime de tout mon cœur. Ne l'oublie jamais."

BUNCH OF LIARSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant