Chapitre 44 : Cinéma

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Je me réveille lentement, titillé par une odeur alléchante. J'ouvre mes paupières qui me paraissent affreusement lourdes, et le reflet d'un ange se forme dans mon regard. Il se retourne, deux bol de je-ne-sais-quoi entre les mains, et ses pupilles disparaissent presque entièrement sous son large sourire.

– Bien dormi, Shunie ?

Je m'émerveille encore un peu face à cette beauté, avant de me redresser en position assise. Haeli pose ses genoux sur le matelas, s'enfonçant dedans en même temps, tout en maintenant les récipients à une hauteur convenable. Il avance ainsi sur ses tibias avant de me tendre un bol. Je le prends délicatement, comprenant qu'il s'agit d'un bouillon de nouilles (et que, de ce fait, ce moment peut très vite tourner en catastrophe au moindre mouvement trop brusque). Je le remercie. Il commence à manger.

– Je voulais mettre le poulet de l'autre jour dedans, mais je ne l'ai pas trouvé.

– C'est normal, je l'ai jeté.

Bouclettes lève vivement la tête vers moi.

– Quoi ?! Mais pourquoi ?!

– Le poulet ne se conserve pas, poupée, c'est connu.

Un sourire amusé se dessine sur ses lèvres et il penche la tête sur le côté, perplexe.

– "Poupée" ? C'est nouveau ?

Je réponds à sa confusion.

– Pas du tout ; je t'appelle tout le temps comme ça.

Il secoue sa tête de droite à gauche.

– Je m'en serais souvenu sinon ! "Bouclettes", "Haeli", "Chéri", "Bébé", "mon amour", énonce-t-il en levant ses doigts en rythme, j'ai jamais entendu "Poupée" !

Je reste un moment à réfléchir.

– Hmm... je passe mon temps à te surnommer comme ça dans ma tête... pourquoi ne l'ai-je jamais fait à haute voix ?

Il hausse les épaules et on poursuit notre petit déjeuner en s'échangeant des regards de temps à autre.

– Ah oui, au fait, tu es sorti acheter ces œufs ? Il ne me semble pas en avoir pris hier.

– Hm. Je voulais manger des protéines avec les nouilles.

Je dépose mon bol dans l'évier et verse de l'eau dans deux verres.

– Ne refais plus jamais ça.

– Pourquoi ?

Je m'approche de lui et lui tends le liquide.

– Tu es trop beau. On risquerait de te kidnapper.

Haeli pouffe de rire en prenant mon offrande. Je termine mon verre et attends qu'il fasse de même.

– Ce que tu es peureux !

Je me penche vers lui, posant mes paumes de part et d'autre de son corps tout en appuyant mon genoux sur le matelas. Je le regarde intensément.

– Lorsqu'il s'agit de toi, je ne peux m'empêcher de l'être.

Bouclettes glisse ses doigts sur ma nuque pour répondre à mon regard.

– C'est tellement cliché, mon amour.

Je souris, amusé et enfouie mon nez dans son cou.

– Dit celui qui m'a traîné jusqu'à Miami pour me sauver des griffes du grand méchant loup.

Haeli enroule ses bras autour de ma tête et se laisse tomber vers l'arrière. J'accompagne sa chute en soutenant son corps d'une main. Je me redresse pour le regarder encore un peu.

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