24 décembre

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(Lisez la description svp)

Adieu - Slimane

Le plafond. Cette couche de plâtre ornée des artifices du chateau dans lequel je vis. Ce lustre que je n'ai jamais choisi. Ces murs blancs et dorés. Cette pièce sans vie dans laquelle je suis. Ces meubles ideux qu'on m'a forcé à aimer. Ces vêtements sâles partout sur le sol. Ces verres d'alcool dérobé des cuisines. Ce paquet de médicaments entammé. Ce lit sur lequel je suis. Ce plafond que je fixe, espérant trouver une réponse, sans avoir de question.

Je me redresse, ma tête cogne, mon coeur s'affole, mon cerveau veut se reposer.

Je veux tomber dans cet état qui me fait oublier. Cet état où je suis bien, cet état où je suis lilbre. Délivré de mes devoirs. Délivré de mes sentiments.

J'attrappe les médicaments. En 7 jours j'ai vidé la moitié de la seule plaque que j'ai, l'alcool ne suffisant plus à me faire planer. J'ouvre une case de plus. Je pose ce comprimé contre mes lèvres, le fait glisser sur ma langue, puis l'avale avec une gorgée de ce liquide que je ne suis pas supposé posséder.

Je me couche. Je fixe ce même plafond. Cette surface vide, qu'on oublie facilement. On la voit, sans jamais la regarder. Elle est en fait pleine de coups, de taches, de problèmes et d'erreurs. Ce plafond est comme ma vie.

J'attend là, une heure, deux heures, trois heures, quatre heures, cinq heures,...

La nuit est tombée mais je ne m'en préocupe pas. Ma chambre est plongée dans l'obscurité, éclairée uniquement par les lampes de l'extérieur. Ma famille est dans ce château. Mes gardes sont dans ce château. Mon personnel est dans ce château. Ma maison est ce château.

Et pourtant, voilà 7 jours que je suis là. 7 jours que je suis seul. 7 jours que je reffuse de voir qui que ce soit. 7 jours qu'on m'ammène ma nourriture.

7 jours que je reste là. 7 jours que je bois sans arrêt. 7 jours que je fais tout pour ne pas réfléchir. 7 jours que je me dis "c'est le dernier".

Je me lève, me précipite vers ma salle de bain et vomis. Je vomis pour la première fois, mais sans m'arrêter. Tout mon estomac se vide m'en donnant des crampes.

Je passe mes mains dans mes cheveux. Je me frappe. Je me déteste. Je suis en train de redescendre et je déteste ça.

Une larme coule sur ma joue et je me précipite vers ma chambre, avalant chaque goutte de chaque verre que je trouve. Je me rue sur ma gourde.

Vide.

Je vais donc devoir passer en cuisine cette nuit pour la remplir sans que mes gardes ne sachent ce qu'elle contient réellement.

Ça fait une semaine que je ne lui ai pas parlé et il me rend fou.

Il occupe chaque centimètre de mon esprit, chaque seconde de ma vie, chaque minute de mes insomnies.

Je lui ai ouvert mon coeur et il en a fait de la bouillie.

Minuit.

Je me glisse hors de ma chambre, gourde à la main, surprenant mon garde.

Je lui fais signe que je vais en cuisine et il me laisse miraculeusement seul pour le chemin.

J'arrive. Je prend une bouteille. Vodka. Ça devrait aller. Je la vide entièrement dans ma gourde me retanant d'en prendre une gorgée. Je fais le chemin du retour et rentre dans ma chambre sans adresser un seul mot à l'homme qui la surveille et verouille ma porte.

Je me sers un verre et bois sans hésiter.

L'alcool ne réduit plus ma peine, il l'empêche simplement d'augmenter.

J'appercois mon rasoir dans la salle de bain.

Il m'attire comme un aiment et je me retouve vite dans ma baignoire, trempant dans l'eau, une lame à la main.

J'hésite un centième de seconde avant de commencer à sculpter ma peau.

Une ligne. Qu'y graver?

Une deuxième. Une troisième.

Une lettre. Deux. Trois. Quatre .

Un mot. Simple. Vrai.

"FAKE"


Tout est faux.

Tout dans ma putin de vie est faux.


Mon sourire est faux. Mon costume est faux. Mes notes sont fausses. Mes passions sont fausses. Mes réseaux sont faux. Ma chambre est fausse. Ma maison est fausse. Mes passions sont fausses. Mes mots sont faux. Mes déclarations sont fausses.

Mes relations sont fausses.

Mon frère, qui avait promis être toujours là pour moi. Mort.

Mon cousin, promettant d'être là pour moi à la mort de mon frère, de mon pillier. Mon cousin qui devait me donner un point d'appuis, un repère. Lui qui a détruit ma vie toujours plus. Lui qui a gaché la plus belle chose de ma vie.

Simon, mon premier copain. Ancre dans la tempête, pillier dans l'ouragan. Lui à qui j'ai tout dit, tout expliqué. Lui en qui j'avais confiance. Lui en qui je croyais. Lui qui m'a rendu plus heureux que jamais. Sa main dans la mienne...ses lèvres contre les miennes...son regard dans le mien...sa peau contre la mienne...ses doigts dans mes cheveux... Lui à qui j'ai offert mon coeur, pour qu'il l'emporte avant de le briser. J'avais confiance en lui, et il m'a laché. Il n'a pas compris que j'avais besoin de lui. Il m'a laissé dans ma détresse comme tous les autres. Moi qui le croyais différent...

Mais au final, ne le serait-il pas? Différent? N'aurait-il pas fait ça pour me protéger en quelque sorte? Non pas qu'il aie réussi, seulement essayé..? C'est la veille de Noël et je ne peut penser à autre chose que lui.

Mon sang coule de mon bras. Sang imprégnié d'alchool, de ces pilules de la soirée d'August.

J'ai arrêté de voir qui que ce soit, et par miracle mes parents me laissent faire.

J'ai bu. Depuis une semaine je n'arrête pas.

J'ai pris des médicaments. En une semaine, un par jour.

Et là, j'ai écris sur ma peau avec une lame de rasoir.

Tout ça pour quoi? Ou pour qui?

Pour lui. Lui qui m'a fait me sentir mieux que jamais. Lui qui m'a amené au paradis, avant de me laisser me déchier, me briser.

C'est ça, ce que je suis. Brisé. Plus que jamais.

FORGETOù les histoires vivent. Découvrez maintenant