16 janvier

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Il doit être un peu plus de 9h. Je viens de me réveiller et j'ai la chance d'être dans la chambre de Simon, complètement collé à lui. Hier soir, on était tellement dans un état inhabituel qu'on a insisté pour qu'on nous laisse rester ensemble.

Quand j'ouvre mes yeux, je tombe sur les siens qui m'observent.
-Bien dormi? Demande-t-il.
-Mhm. Et toi?
Il hoche la tête.
Il avance ensuite la sienne vers la mienne et nos lèvres se rencontrent doucement, amoureusement. Je sors mon bras de sous la couette pour placer ma main sur sa joue, mais dès qu'on s'écarte, il m'attrape le poignet.
-Wille?! C'est....
Je me relève brusquement en sentant ses doigts sur mes cicatrices, et m'assied au bout du lit, dos à lui. Je sens mon souffle s'accélérer et je commence à trembler fortement, sans pouvoir me contrôler. Je crois l'entendre m'appeler mais je ne comprend pas ce qu'il essaye de me dire, et ma vision se trouble.

Seulement, une chose empêche la situation de s'aggraver.

Ses bras viennent me serrer et son torse se colle à mon dos, ce qui me permet de l'entendre à nouveau.
-Je suis là, je ne te lâche pas, respire.
Je ferme mes yeux et me concentre pour synchroniser ma respiration à la sienne, tandis qu'il continue de me parler, voyant que ça me calme. Il me serre toujours fort contre lui et, doucement, je pose mes mains sur les siennes.
-Ça va mieux? Murmure-t-il.
Je hoche lentement la tête.
-C'est bon, tout va bien on a le temps. Je suis là Wille. Je suis là.
Doucement, je tremble de moins en moins fort et arrive de nouveau à respirer assez que pour que l'air rentre dans mes poumons.

Je me calme de plus en plus et entre donc dans cette phase d'après-grosse-crise-d'angoisse où je suis souvent fatigué, et recherche le contact. Alors, je me retourne pour pouvoir me blottir contre lui tandis qu'il me sert toujours fort.
Après quelques minutes, ma respiration est de nouveau redevenue normale et je suis presque totalement calmé alors que nous sommes couchés, moi toujours collé à son torse.
-Tout va bien, j'ai juste eu peur ne t'inquiètes pas, tout va bien je suis là...

Ça fait maintenant presque 30 minutes que nous sommes ici l'un contre l'autre, et je suis presque complètement calmé.
-Tu veux manger quelque chose? Demande Simon.
-Mh..
On se rassied dans le lit, puis il se lève et me prend la main pour me tirer avec lui.
On se retrouve dans la cuisine où on tombe sur Linda et Sara, mangeant tranquillement.
-Hola mamá! Dit rapidement Simon.
-Hola mi amor, bonjour Wilhelm, comment allez-vous ce matin tous les deux?
-Ça va, répond le bouclé, et je crois le voir faire un signe à sa mère pour qu'elle n'insiste pas, car je suis toujours un peu dans la lune, hors de la réalité.

Même mon corps n'en peut plus. En même temps, après avoir enchaîné de fortes doses d'alcool et même parfois médicaments pendant plusieurs jours, avoir perdu une certaine quantité de sang, couru une longue distance à une vitesse élevée après n'avoir fait aucun sport pendant des semaines, en ajoutant un manque clair de sommeil, mon corps ne peut être qu'épuisé. Puis, si on ajoute le mental...

***

C'est maintenant l'après 4h, et je suis de retour à Hillerska. Je ne le voulais pas mais ma mère a insisté, et Linda était d'accord sur le fait qu'il était mieux que je reste dans un endroit familier, où je suis à l'aise, pour mieux récupérer.

Je crois que Simon lui a raconté. Enfin, pas en détails. Il est clair qu'elle ne sait pas ce que j'ai fait exactement, mais je pense que Simon lui a dit que je ne vais pas bien.

Je ne pense pas que ça soit vrai.

C'est vrai, quand on y pense, j'ai perdu mon frère il n'y a pas si longtemps, c'est normal que je sois dans cet état. Et puis c'est justement quand je me suis fait ces marques que je me suis senti mieux qu'en temps normal pour le moment, je me suis senti délivré.
Je vais, au contraire de ce que tout le monde pense, bien.
Vraiment bien.

Mais bon, Simon a insisté alors je suis revenu, mais être ici ne me fait pas tant de bien. Heureusement, il va revenir. Il est simplement parti chez lui chercher de quoi dormir ici avec moi.

Je crois qu'il a peur. Et je me déteste pour ça. Je lui fais peur.

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Bon, j'espère que ce chapitre vous aura plu malgré ma longue absence mais je dois quand même préciser quelque chose:

Les propos tenus par le personnage de Wilhelm ici ne sont EN AUCUN CAS à prendre au sérieux, ou plutôt à prendre pour vous.
Ce personnage souffre de problèmes mentaux sévères qui seront abordés plus tard dans l'histoire, mais s'il vous plait, si vous pensez à vous faire du mal comme il le fait ici ou si vous en sentez le quelconque besoin, parlez.
À n'importe qui, à des professionnels, à votre entourage, à une ligne de téléphone anonyme ou quoi que ce soit mais extériorisez.
Il est important de ne pas rester seul, et même si vous pensez que vous ne vous en sortirez jamais, même si vous pensez que vous ne pouvez pas, que vous ne vous en sortirez pas il y a toujours un moyen.
Il y a un nombre incroyable de numéros d'appels anonymes si c'est ce que vous préférez, vous les trouverez en quelques secondes sur internet (je ne peux pas les mettre ici, ils varient selon les pays).

Tu n'es pas tout(e) seul(e), il y a des gens qui t'aiment et t'aimeront encore dans le futur, je crois en toi❤️

FORGETOù les histoires vivent. Découvrez maintenant