23 janvier 20h00

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toc toc toc

-Entrez, dis-je distraitement.

-Désolé monsieur mais les visites sont terminées, vous allez devoir partir, fait l'infirmière à Simon en entrant.

-Oh s'il vous plaît! Suppliais-je.

-C'est la même chose pour tous les patients, veuillez me suivre s'il vous plaît monsieur. Sa majesté doit se reposer.

Simon se résigne et avance vers elle mais je lui attrape la main pour l'empêcher de partir. Il me lance un regard désolé alors que le mien est suppliant.

-Laissez-nous au moins nous dire au revoir, dis-je à l'infirmière, qui soupire avant de dire qu'elle attend Simon dehors et de sortir de la chambre.

Je le tire encore par le poignet pour qu'il se rapproche de moi, puis prend son visage entre mes mains et l'embrasse doucement, alors qu'il me rend mon baiser.

-Bon courage pour les cours demain, dis-je en posant mon front contre le sien alors qu'on a tous les deux les yeux fermés.

Nous sommes dimanche, je suis à l'hôpital depuis hier et Simon reprendra les cours demain. Je suis bien évidemment sous certificat médical, j'ai perdu tellement de sang vendredi que je ne peux marcher que très difficilement aujourd'hui, et j'ai entendu les médecins parler d'un centre de désintoxication. Enfin, je ne sais pas vraiment si on pourrait l'appeler comme ça dans mon cas...

Toujours en est-il que demain, les cours recommenceront sans moi, et Simon sera forcément regardé de travers, après l'enchaînement en quelques semaines de la vidéo, ma course jusqu'à chez lui et ma disparition... J'ai peur qu'il souffre des remarques des autres, de leurs regards. Je ne veux pas qu'il doive subir ça.

-Merci, souffle-t-il. Je viendrai te voir dès que je pourrai. Je n'ai pas envie d'y aller sans toi...

-J'aimerais pouvoir venir, mais je n'ai pas le droit..

-Si tu penses à moi, tu seras avec moi, là, me dit-il en prenant ma main pour la poser sur son torse de sorte à ce que je sente son cœur battre.

-Comment pourrais-je arrêter de penser à toi? Tu es tout mon monde Simme..

-Toi aussi Wille...

-Tu n'auras qu'à m'appeler dès que tu en auras envie, je te répondrai

-Je ferai ça alors..qu'est-ce que tu veux que je dise si les autres demandent où tu es?

-Comme tu veux..la télévision a déjà révélé dans quel état je suis arrivé ici de toute façon...tant que tu ne dis pas trop de détails, tu peux leur dire que je suis à l'hôpital. Je vais sûrement rester encore un peu ici de toute façon, et même après ne pas retourner directement à Hillerska, même si j'en ai envie...donc ils se douteront bien que quelque chose ne va pas. Dis-leur ce que tu es à l'aise de leur dire.

-D'accord...tu as réfléchi un peu à ce que je t'ai demandé alors...?

-Tu veux dire pour le...psy?

-Oui...

-Je crois que...je pourrais essayer.

-Merci, je suis fier de toi Wille

-Je t'aime Simme

-Moi aussi amor

-Amor?

-Euh...euh non fin...c'est sorti tout seul enfin...

-Non non non! J'adore! Dis-le encore!

-Ah non maintenant je le dirai plus!

-Allez!!!!

-...mi amor

Je ne peux pas résister et pose les lèvres sur les siennes passionnément.

On se détache finalement et il doit partir, me laissant dans ma grande chambre. Du personnel vient un peu plus tard me donner à manger et m'administrer mes médicaments, puis je finis par m'endormir.

Cette nuit là pour la première fois depuis longtemps, mon cauchemar se transforme en rêve.

Là dans mes songes, mon frère est en vie, et raisonne ma mère qui devient alors plus gentille avec moi.

Mais surtout, là au pays imaginaire, Erik rencontre Simon, est le remercie de m'avoir rencontré, de m'avoir autant appris et de toujours me rendre heureux.

FORGETOù les histoires vivent. Découvrez maintenant