8 février 16h52

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Les policiers arrêtent de bouger et Simon continue de me parler.

-Wilhelm, écoute-moi. Je suis là, viens, viens Wille. Je te protègerai. Je te protègerai d'eux..plus rien ne nous arrivera. Reste je t'en supplie..

-Simme...je veux le rejoindre, j'en ai besoin...désolé.

Je me penche vers l'avant.
C'est maintenant...

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🎶Swedish Garden -Brice Davoli🎶

Je ferme les yeux pour me laisser aller, et je ne réalise ce qu'il se passe que quand je me sens tiré en arrière par le tee-shirt. Je tombe sur le toit dans les bras de quelqu'un. J'ouvre les yeux, et vois Simon, me tenant de toutes ses forces contre lui, assis par terre alors que je suis sur lui.
Il me serre si fort que je prends du recul sur la situation, mes yeux se perdent dans le vide, j'entends sa respiration saccadée et son souffle perturbé par des larmes qui commencent doucement à couler. Alors, je me laisse aller. Je pose ma tête contre son torse et m'autorise à verser une larme. J'agrippe son haut d'une main, et le serre fort comme pour être sûr qu'il est là. Enfin, mon corps se calme, et je retrouve mes sens.

Je ne vois rien, les yeux fermés, mes autres sens sont en éveil.
Je sens, je sens la chaleur de Simon près de moi, l'odeur de son shampooing, la dureté du toit en dessous de nous, je sens l'air frais en hauteur.
J'entends, j'entends les policiers près de nous parler à toute vitesse dans leurs talkie-walkies, essayant de se rapprocher doucement pour ne pas nous brusquer, j'entends les sirènes de police en bas, j'entends la porte du toit s'ouvrir, des médecins parler avec les policiers.
Je sens leurs mains froides sur nous, essayant de nous séparer.

J'ai peur, je ne veux pas le quitter. Si je dois rester, ça sera à ses côtés.

On se serre un peu plus l'un contre l'autre, toujours les yeux fermés, les larmes coulant.

J'entends qu'ils parlent entre-eux, puis, une voix s'adresse à nous, doucement, presque dans un murmure, une voix calme, rassurante. Pourtant, je ne réponds pas, je ne bouge pas.

-Est-ce que je peux vous aider à vous relever, pour retourner au chaud? On essayera pas de vous séparer, vous restez ensemble, promis.

Je fais un petit non de la tête, à peine visible.

-Beaucoup de monde va arriver, Wilhelm, et vos parents v-

Je me blottis encore plus contre Simon, comme s'il pouvait me protéger des mots que j'entends.

-Wille, murmure-t-il, maintenant c'est Wille.

-Bien sûr, reprend la docteure, pas de problème. Wille, et..

-Simon

-Wille, Simon, j'ai quelques petites questions rapides à vous poser, et puis je vous laisse reprendre vos esprits tranquillement, ok? D'abord, est-ce que vous vous sentez capables de vous lever, qu'on vous mette sur une civière pour vous faire descendre au chaud, et être à l'abri du bruit de la foule et des caméras des télés?

Je fais non de la tête.

-D'accord, alors on va vous amener des grosses couvertures pour que vous n'aillez pas froid, et on va essayer de faire couper les caméras, mais c'est pas sûr qu'on y arrivera. Ça vous va?

FORGETOù les histoires vivent. Découvrez maintenant