8 février 16h27

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toc toc toc

-Entrez! Je crie depuis mon lit.

Je vois alors Simon ouvrir la porte puis la refermer derrière lui, mais il n'a pas l'air dans son état normal.

Il fixe le sol, sa capuche cache son joli visage, il a rentré ses mains dans les manches de son pull et il n'avance pas, il reste là près de la porte, beaucoup trop loin de moi à mon goût.

-Simme? Tout va bien? Je demande après un petit blanc.

Il hoche la tête.
Il hoche la tête?? Pas un seul son ne sort de sa bouche, et je commence à m'inquiéter.

-Simon? Qu'est-ce qui ne va pas?

Aucune réponse.

-Simme...répond-moi s'il te plaît.

Il fait non de la tête. Qu'est-ce qui se passe bordel?!

-Répond-moi, dis-je plus durement cette fois.

Toujours pas de réponse. Je commence à me relever et lui à trembler. Je me dépêche d'aller vers lui. Doucement, je pose une main sur une des siennes, et de l'autre je lui fais relever le menton.

La vision qui s'offre à moi me choque tellement que j'en ai presque les larmes aux yeux.
Simon évite mon regard, le visage déformé par un œil au beurre noir, des bleus et une petite plaie saignante.

-Oh Simme...dis-je en le prenant dans mes bras.

Il ne répond pas. Rien. Malgré mes caresses dans ses boucles, il reste crispé, raide contre mon torse. Il se retient de s'écrouler.

-Qui t'a fait ça mon ange? Je demande doucement en m'écartant de lui sans pour autant le lâcher.

-Wilhelm..je peux plus. C'est fini.

Je vois qu'il se retient de pleurer, et je commence à paniquer, ne comprenant pas ce qu'il me dit.

-Qu-comment- qu'est-ce que tu dis?

-Nous deux, dit-il en s'écartant de moi pour que je ne puisse plus le toucher. C'est fini. Désolé..souffle-t-il en se dirigeant hors de la pièce alors que les larmes remplissent mes yeux.

-Mais..Simme..qu'est-ce que j'ai fait?

-Simon. Mon nom c'est Simon.

Il referme la porte derrière lui et je m'effondre au sol, de puissants sanglots me prenant.

C'est trop, je ne peux pas...

L'enfer - Stromae

Je sors rapidement de ma chambre, courant dans les couloirs, les larmes inondant mon visage. J'arrive dans la cage d'escalier que je monte quatre à quatre jusqu'en haut. Je ne m'arrête pas de courir avant d'être debout au bord du toit de l'hôpital, ayant même du casser le verrou de la porte du toit. Là haut, le vent soufflant dans mes cheveux, je sens que le bonheur est proche de moi. Ça y est, j'y suis.
Le cauchemar est presque fini...

Là en bas dans la rue, je vois Simon marcher rapidement, il a l'air d'être secoué de sanglots lui aussi. Je représente trop de problèmes pour lui...

Je laisse sortir un cri à glacer le sang. Je glisse presque du toit. Pourquoi je me suis même rattrapé?

Je regarde en bas. Dix étages plus bas, j'ai attiré l'attention de quelques passants qui me regardent maintenant avec un air horrifié. J'en vois certains téléphoner. La police?

FORGETOù les histoires vivent. Découvrez maintenant