Ça fait trois jours qu'on a recommencé les cours. Je me suis limité et ai réussi à ne plus prendre un seul des médicaments, tout en buvant le moins possible.
Simon et moi nous parlons tout le temps, en secret. Je ne m'attendais pas à ce qu'on arrive à rester "amis" si longtemps. Oui, entre guillemets, parce que honnêtement quel genre d'amis font des appels qui durent 4h au milieu de la nuit, juste parce que ils ne supportent pas d'être seuls? J'en connais pas.
Alors voilà, on est en cours, et je peux pas m'empêcher de sentir un regard sur moi. Pas celui des autres, qui est permanent et beaucoup trop curieux, non, je sens que c'est le sien, beaucoup plus puissant que les autres.
Je me fais des films? Il est derrière moi, comment je pourrais savoir? Je crois que je suis juste trop obsédé avec ça. On se voit pas mal, mais on essaye de se limiter.
On a mis des règles à notre amitié:
1) On se voit PAS tous les jours.
2) PAS de main dans la main
3) PAS de câlins
4) SURTOUT PAS S'EMBRASSERÇa c'est la base. Y'en a un peu plus mais des mineures.
On s'est vu hier alors on ne devrait pas aujourd'hui, mais pourtant on se dirige vers les vestiaires à deux après notre derniers cours.
Première règle brisée.
On s'assied face à face, comme la dernière fois qu'on s'est retrouvés ici seuls.
Ses mains glissent près des miennes que je passe dans les siennes, juste comme la dernière fois.
Deuxième règle brisée.
Il se lève, exactement comme la dernière fois, et vient s'asseoir à côté de moi. Je pose ma tête sur son épaule et il m'encercle d'un bras réconfortant et je fais de même tandis que nos mains restent enlacées, jouant l'une avec l'autre.
Troisième règle brisée.
La suivante est la quatrième. On doit résister.
Je suis déjà tellement bien dans ses bras que je dois résister. On est amis. Rien de plus. Amis et c'est tout. On peut pas. Non. Non c'est non.
Mais pour ça il faudrait qu'il arrête de me compliquer la tâche en étant si beau. Et ses lèvres si attractives que je m'imagine les capturer. Ses boucles si douces. Ses doigts contre les miens.Je me redresse d'un coup, m'asseyant sans plus le toucher, préférant ça que d'aller trop loin.
Mais son regard me complique la tâche.
-Wille... c'est pas de ta faute tu sais?
-Oui...tu me l'as déjà dit.
-Peut-être...que je peux être un secret pour le moment?
-Simon, t'as été clair donc non. Je veux pas te faire souffrir.
-C'est maintenant que je souffre.
Il s'approche lentement jusqu'à ce que nos lèvres soient proches, beaucoup trop proches, sans pour autant se toucher.
Mais moins d'une seconde passe avant que je ne me recule brutalement, me levant et le laissant assis, sans comprendre.
Les larmes me montent aux yeux mais je les retiens, commençant à parler la voix tremblante avec même un soupçon de colère.
-Non Simon. Non! Refais ta vie. Vis ta vie. Je peux pas t'offrir ça. Pour nous c'est fini.
Fête de trop - Eddy de Preto
Je quitte la pièce le plus rapidement possible.
J'accélère le pas, je cours même dans les couloirs, mes larmes commençant à s'échapper tandis que tout le monde me dévisage, surpris.Ils sont là, eux, c'est drôle hein? Ça vous fait bizarre, hein?
Me voir là, en larmes alors que j'avance.
En larmes alors que ma vie devrait être parfaite.
Bah oui, quoi? Je suis le prince après tout!
J'ai tout! Je suis riche! J'ai un château! Mieux, j'ai un peuple! Oh non pardon, une couronne!
Et puis, j'ai juste plus de frère!
J'ai juste une sextape de moi qui circule partout sur internet!
Mais bon, ça on s'en fout!
On s'en fout puisque je suis riche!
On s'en fout puisque j'ai tout un pays!
Oui, sauf que ce que je veux c'est ma vie.
Je cours, bousculant plusieurs élèves et tombant presque jusqu'à arriver dans ma chambre, mes larmes redoublant.
Bah, pourquoi je serais triste?
J'ai tout ce que je veux après tout!Je me suis maintenant enfermé et je ressens à nouveau ce besoin de planer. De partir me perdre ailleurs. Je veux oublier.
Une seule chose me vient en tête. L'alcool et les pilules sont impossibles à amener, alors c'est ma seule solution. Je me dirige vers ma petite salle de bain privative, et attrape une lame de rasoir sur l'évier.
J'hésite un instant, la lame à quelques millimètres de mon bras.
J'ai promis.
Je lui ai promis.
Mais je dois l'oublier.
Quoi de mieux que de rompre ma promesse?Je me décide, et repasse sur la cicatrice presque totalement effacée, me faisant saigner à nouveau.
Trait par trait je grave une fois de plus ce mot quime représente si bien dans mon bras.
Pas trop bas, pour que ça ne se voie pas.
Pas trop haut, pour que je puisse plier mon bras.
Juste là, sur mon avant bras, pour me rappeler ce que je suis vraiment.FAKE
Faux.
Tout est faux
Tout, absolument tout est faux
De ma mère à mon cousin et de mes amis à lui
Même notre amitié est fausseQu'est-ce que j'ai cru?
Qu'on serait amis sans problèmes?
Que parce que tout se lie contre nous, on arrêterait de s'aimer simplement?
Qu'on saurait être amis?
Que je saurais résister à ses lèvres?
Que j'aurais facile de le repousser et de partir?
Rien de tout cela n'est facile.
Ma vie est fausse, il faut que j'en paye les conséquences.
Je suis la marionnette de ma mère et je l'accepte, je dois souffrir.
C'est ma punition.
Pour quoi?
Je n'en ai aucune idée.
Mais je dois souffrir.
Et pour soulager cette souffrance, je dois encore plus me faire du mal.
Je dois m'ouvrir la peau pour y graver un mot qui me rappelle ma vie.
FAKE.
Comme tout ce qui m'entoure.
L'amour de mes parents, faux.
Le soutien de mon cousin, faux.
L'amitié de Simon, fausse.
Toute ma vie, toutes mes actions et toutes mes paroles sont l'image exacte que l'on attend de moi.
Je n'ai simplement pas le droit de vivre.
Pas le droit d'être.
La seule part de ma vie qui n'est pas un mensonge est celle qui me fait le plus souffrir.
Simon.
On s'aime, oui, mais on en a pas le droit.
Encore une fois, je suis juste une putin de marionnette.Je suis là, assis sur le sol de ma salle de bain, le bras en sang, la lame posée sur mon évier, en larmes à cause du baiser que j'ai failli échanger avec Simon alors que je n'aurais jamais dû.
Je n'aurais pas dû briser les règles, sûrtout que la dernière a failli y passer...
Ne surtout pas s'embrasser.
C'était pas si compliqué!
On pouvait être amis, on pouvait profiter.
Mais il nous a fallu plus, il nous a fallu notre liberté.
Sauf que pour un prince et en plus qui aime un homme, c'est simplement impossible.Liberté
On est fous
On peut pasOui mais on le veut quand même
C'est la fête de trop
Regarde je luis de paillettes et me réduis au chaos
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FORGET
FanfictionOù Wilhelm est seul, dans son grand château. Où son seul moyen de continuer est de s'enfermer. Où il ne parle à personne. Où ses parents ne sont plus rien pour lui. Où son cousin n'est plus de sa famille. Où son frère est mort et ne reviendra p...