1er février - 14h48

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PDV WILHELM

Assis dans mon lit, j'écoute ce qu'il se passe dans les couloirs de l'hôpital. On ne m'a pas encore amené mes affaires, alors même si j'ai retrouvé une grande partie de mes forces, je ne sais pas faire grand chose.

taptaptaptaptaptaptaptaptaptaptap

On dirait que quelqu'un court tout au bout du couloir. J'espère que ce n'est pas parce qu'un autre patient va mal...

"Monsieur, il est interdit de courir dans les couloirs" dit une infirmière au coureur. C'est donc un visiteur.

Les pas ralentissent légèrement mais la personne a toujours l'air aussi pressée.

-Hum Monsieur, je crains que vous ne puissiez pas entrer dans cette chambre! L'arrête une autre.

-Pardon?! Mais je le connais je-c'est mon..ami!! Vous n'avez qu'à lui demander!! Fait une voix que je crois reconnaître, bien que je ne sais pas l'identifier.

-Bien...succombe l'infirmière.

On toque à ma porte. Une infirmière rentre juste devant celle-ci et s'adresse à moi.

-Monsieur, quelqu'un souhaiterait vous voir, fait-elle en se décalant, me laissant sous le choc. Simon, évidemment... Est-ce que je le laisse entrer?

Je ne réponds pas, trop choqué.

-Monsieur? Est-ce que je le laisse entrer?? Demande-t-elle une deuxième fois en insistant.

-Wille, fait Simon derrière elle.

-Comment tu-comment il...a su que...

Ma respiration s'accélère.

-Ton père m'a appelé. Il m'a dit de venir. Je peux entrer?

-Monsieur, insiste encore plus l'infirmière, est-ce que je le laisse rentrer??!

-Euh..je- euh...o-oui..oui je crois je-

-Bien, vous pouvez y aller excusez-moi pour cet accueil, dit-elle à Simon. Faites attention, il ne peut pas avoir de trop gros chocs! Finit-elle avant de fermer la porte derrière lui.

Bon, je suppose qu'il me rend visite...

-Wille...co-comment tu vas? Me demande Simon en s'approchant de moi, qui suis toujours sous le choc.

-Tu-tu n'es pas en classe? Et-et comment tu-..mon père pourquoi-..comment...qu'est-ce que-..hein? Je relève les yeux vers lui, toujours perdu.

Il semble hésiter un moment, puis vient encore plus proche jusqu'à être contre mon lit. Il remarque ma respiration anormale et doucement, pose sa main sur la mienne, puis entremêle nos doigts. Il caresse ma main de son pousse, m'apaisant un peu.

-Ton père a trouvé mon numéro dans le téléphone de ta mère. Il m'a secrètement envoyé un message hier pour m'expliquer la situation, puis aujourd'hui pour me dire que tu étais réveillé, où tu étais et que je pouvais venir quand je voulais. J'ai vu son dernier message en classe et...j'ai dit que je ne me sentais pas bien. C'était vrai. Ma mère m'a conduit, je-j'avais besoin de te voir.

Je hoche la tête lui faisant comprendre que j'ai compris.

Je serre légèrement sa main avec le peu de forces que j'ai.

-Tu veux t'asseoir? Je demande au bout d'un certain temps.

Il veut se mettre sur un fauteuil à côté mais je le tire vers moi et lui fait de la place dans mon lit, pour qu'il comprenne que je voulais dire à côté de moi. Il finit par s'assoir sur le lit avec moi en tenant toujours ma main.

-Je...tu peux me prendre dans tes bras? Je demande, presque dans un murmure.

Il lâche ma main, puis passe doucement ses bras autour de moi. Nous sommes à moitié allongés et je pose ma tête contre son épaule et une main sur son torse, agrippant son tee-shirt pour ne pas qu'il s'en aille.

PDV SIMON

En quelques minutes seulement, Wille s'endort contre moi, et bien que son état me fait de la peine, son air paisible me fait plaisir à cet instant. Il a agrippé mon tee-shirt, qu'il n'a toujours pas lâché, et sa tête est sur mon épaule, mes bras autour de lui.

Je m'assoupis également.

***

Je me réveille après une heure selon mon téléphone -il est 16h14-, et il est toujours dans la même position, collé à moi, me faisant craquer.

Quelqu'un entre dans la chambre, et la porte étant un peu en retrait, je ne vois pas de qui il s'agit, voilà donc pourquoi je suis si surpris de ne pas voir une infirmière, mais bien la reine de Suède, la mère de Wilhelm, entrer dans la chambre. Celle qui me déteste, vous savez?
Elle me dévisage.

-Qu'est-ce que vous faites là? Me crache-t-elle l'air dégoûtée, sans même faire attention au bruit qu'elle fait.

-Il dort, je chuchote en insistant bien, lui faisant très clairement comprendre que je lui reproche d'avoir parlé si fort. Je suis simplement présent pour mon copain, qui vient de faire sa deuxième tentative de suicide, je continue ensuite.

-Je croyais avoir été claire. Vous n'avez aucun droit d'être ici! Ni de lui parler, et encore moins de le toucher! Vous allez sortir immédiatement!!

-Il dort, je dis une deuxième fois fermement, énervé.

D'habitude, je m'écraserais devant la reine, mais vu la réaction de Wille quand je suis arrivé tantôt et son état, il est hors de question que je le quitte sous ses ordres à elle.

-Vous sortez immédiatement.

-J'ai. Dit. Non.

Mes yeux lancent des éclairs, je suis enragé.

Wilhelm grogne dans son sommeil et bouge légèrement, se collant encore plus à moi. Je tourne le regard vers lui, celui-ci perdant toute sa haine, et m'en veux de l'avoir réveillé.

-Qu'est-ce qu'il y a Simme? Me demande-t-il en marmonnant, toujours à moitié endormi et les yeux fermés.

-Rien Wille, rien, rendors-toi tout va bien, je lui murmure, sous le regard tueur de la reine.

-Mhm....tu restes avec moi hein?

-Oui mi amor, je reste, ne t'inquiètes pas. Je suis là.

Je joue avec ses cheveux d'une main et il finit par se rendormir. Je relève les yeux vers la reine, qui nous regarde avec dégoût, puis part en râlant alors que je serre encore un peu plus mon prince conte moi.

Je suis là mi amor, je ne te lâche pas...

FORGETOù les histoires vivent. Découvrez maintenant