chapitre deux

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voilà mon deuxième chapitre ! c'est celui dont je suis le moins fier mais il est là :))



Artus arrosait ses plantes. Elles avaient un peu souffert du transport et il voulait s'assurer qu'elles ne mourraient pas à cause de cela. Il n'avait pas prévu le coup l'année dernière et ça avait été un carnage. C'était la dernière tâche qui lui restait avant qu'il n'aille retrouver ses camarades. Une dernière parenthèse de calme. Sa valise et ses différents sacs étaient maintenant rangés et il faudrait attendre plusieurs semaines avant de les réutiliser. Le jeune homme avait amené avec lui ses photos et il se sentait déjà plus en sécurité. Il manquait encore quelque chose mais il avait l'habitude. Il ne l'avait jamais vu arriver à l'heure le jour de la rentrée.

– Tu m'as manqué, dit une voix derrière lui.

Il se retourna et vit une jeune personne aux cheveux tressées. Iel se tenait sur le pas de la porte avec un grand sourire accroché aux lèvres. Iel fit quelques pas et le prit dans ses bras. Artus retrouva l'odeur familière de Natéo et il en fut certain : il était chez lui.

– C'est injuste, tu es encore plus grand qu'en juin. Je vais porter plainte contre la nature !

– Est-ce que je me plains que tu deviens de plus en plus magnifique ? Non, bon alors prends ton mal en patience.

Iel roula des yeux et retourna à l'extérieur pour prendre son énorme valise. Elle était lourde et s'enfonça dans le tapis que Artus avait installé. Natéo commença à sortir ses vêtements. L'école mettait à la disposition des élèves une grande armoire, un bureau et un lit. Et iel n'était pas certain∙e que ça suffise...

– Il est sympa le tapis, non ? C'est ma mère qui l'a acheté, elle pensait que ce serait mieux. On a beau avoir du parquet, il fait froid le matin.

La jeune personne hocha la tête avec enthousiasme. Iel adorait la mère d'Artus. C'était une des personnes les plus gentilles du monde. Même si elle avait eu un peu de mal avec sa transition, elle avait réussi à toujours utiliser le bon prénom sans se tromper. Son ami lui avait dit que c'était plus compliqué pour les pronoms, mais qu'elle s'améliorait. Jamais Parminder ne l'avait jugé sur quoi que ce soit et elle avait été la première – et seule – personne à voir pleurer Natéo. La jeune personne était arrivée un samedi soir en pleurs. Paul venait de lui offrir une robe parce qu'il ne savait pas à l'époque. L'adolescent∙e avait fondu en larmes à cause du trop-plein. Ses seins qui ressortaient, ce vêtement féminin, ses courbes qu'iel avait envie d'arracher.

Et Parminder avait été là. Elle l'avait consolé, lui avait donné des mouchoirs pour s'essuyer les joues et elle l'avait rassuré. Elle l'avait rire en lui parlant de ses déboires d'adolescente où elle refusait constamment de mettre autre chose que des pantalons et que ses parents n'en pouvaient plus – ça allait mieux maintenant mais elle préférait toujours les joggings, lui avait confié la femme avec un sourire.

Natéo se sentait en sécurité avec cette femme.

La jeune personne avait presque fini de ranger ses affaires et il ne lui restait plus qu'une veste d'automne à accrocher.

– Il est où le porte-manteau ?

– Je sais pas. Il était derrière la porte l'année dernière, donc il est peut-être au même endroit ?

Les deux firent alors le tour de leur petite chambre mais il n'y avait rien. Pas la moindre trace d'un endroit pour suspendre leurs affaires.

– Bon, on aura qu'à en clouer un. Je pense que l'administration nous laissera le faire, finit par déclarer Artus en s'affalant sur son lit.

Memento MoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant