chapitre trois

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j'ai de moins en moins d'avance, il faut vraiment que je me remette à écrire de façon régulière. mais je viens d'avoir le bac blanc ! donc voici mon troisième chapitre qui, j'espère, vous plaire :))


– Je sens que vous n'allez pas être une classe tranquille.

Que c'est original. Natéo avait l'habitude des professeuses d'à peu près cinquante ans qui les regardaient d'un air désespéré. Le problème, ce n'était pas leur niveau. Au contraire ! C'était peut-être ça qui dérangeait autant les profs : une classe « haut de gamme » avec le comportement d'enfants de cinq ans.

– Si c'est comme ça, je vais faire un plan de classe.

Les élèves se jetèrent des regards fatigués. L'année avait à peine commencé son cours et on leur en voulait déjà. Mme Thomas prit une feuille et nota les noms au hasard.

– Vous sortez dehors ! Et vous rentrerez en suivant mon ordre.

Avec force de plaintes et de maugréassions, la classe ramassa ses affaires et sortit. Natéo survola son nom et alla s'asseoir au premier rang. Génial. Et quand iel vit qui allait lui servir de voisin, ce fut pire. Vraiment génial.

– Salut Natéo.

– Salut.

Tancrède ne se formalisa pas de son ton froid. Il installa ses affaires – une trousse élimée et un trieur avec quelques feuilles. Au bout de deux minutes, il ne put brider sa nature plus longtemps et se remit à bavarder :

– Je sens que ça va être sympa avec une mégère pareille. On parie combien qu'elle adore la grammaire ?

Même si Natéo aurait voulu se taire, iel ne résista pas à cracher sur le dos de sa prof.

– Pour qui elle se prend sérieux ? On a à peine parler et elle commence déjà à être super chiante. Qu'est-ce que ça va être dans un mois...

– Ça ne m'étonnerait pas si elle crachait des flammes !

La jeune personne leva les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de sourire en même temps. C'était bizarre. C'était bizarre de rire et de parler calmement avec Tancrède.

C'était un sentiment étrange. Chaque mot, chaque phrase prononcée lui rappelaient à quel point iel l'avait détesté. C'était un sentiment stupide. Se sentir en sécurité avec un garçon aussi changeant que lui. C'était un sentiment nouveau.

Quand Natéo sortit de la salle, son cerveau bouillonnait. Iel prêta à peine attention au salut d'Amine, un ami d'Artus. Ce n'était pas possible. Il fallait qu'iel se rappelle l'année de cinquième ! Il ne fallait pas que cette nouvelle facette de Tancrède lui fasse oublier ce qui s'était passé. Jamais.

– Tu m'attends ? On a une récré ensemble.

– Pardon, Tutus. Mes pensées étaient très prenantes, dit-iel avec un sourire d'excuse.

– C'est pas la peine de t'excuser si c'est pour m'appeler comme ça. En tout cas, on peut en conclure que cette Mme Thomas est le démon en personne et j'espère que ça s'arranger. Tu as quoi après ?

Leur discussion les avait conduit dehors et Natéo s'adossa à un arbre.

– LLCE Allemand. J'ai peur. Soit c'est notre prof de l'année dernière, auquel cas je vais tout faire pour passer dans une autre spécialité. Soit c'est la prof qui a l'air sympa. Bref, on verra bien. J'espère vraiment que ça va être bien. Et toi ?

– Je suis sûr que ça va bien se passer. Tu aimes l'allemand et même M. Le Goff n'a pas réussi à te décevoir. Comment ça se fait que tu ne saches pas qui est ton prof ? Sinon, j'ai SVT. Le nom de la prof ne me dit rien donc je croise les doigts !

Memento MoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant