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Précédemment :

- " J'ai pris ma décision : je vais aller m'entraîner avec le directeur. "

Actuellement :

- PDV Nagisa -

J'ai toujours vécu avec ma mère. Je n'ai qu'elle comme famille proche hormis mes tantes, oncles et cousins.
Et même avant qu'elle divorce avec le directeur je ne m'entendais pas avec lui et ne faisais confiance qu'en elle.

Pourtant nous ne sommes pas si proche.

À cause de notre famille qui voit souvent sa vie professionnelle et personnelle mélangées, elle m'a donné une éducation très " professionnelle ", ce qui fait qu'il y a toujours une sorte de limite entre nous, une barrière que je ne peux, et ne doit, franchir.
Je pourrais l'appeler barrière du respect, mais ce serait un euphémisme.

Et depuis toutes ses années où nous vivons ensemble, je l'ai vu sourire beaucoup de fois.
Énormément.
D'autant plus que pour le travail il faut savoir contrôler parfaitement ses expressions faciales.
Le moindre geste peut nous coûter la vie.
Elle me l'a bien répété.

Mais cette fois ci, c'est différent.
C'est le pire sourire que je n'ai jamais vu sur son visage.

- " C'est bien Nagisa. Tu as pris la bonne décision. "

Elle se lève de table et va chercher le fameux papier.
Je sens l'anxiété montée en moi, et décide de finir de débarrasser la table pour ne pas me laisser submerger.

Je ferme le lave-vaisselle quand elle revient, la fameuse feuille et un stylo à la main.
Elle se rassoit à sa place et une boule se forme dans mon ventre alors que je m'assoie en face d'elle.
Mais pas à cause du fait que je doive signer,
c'est ma décision,
mais à cause du regard avec lequel elle me fixe en souriant.
Elle fait glisser la feuille de papier sur le table en bois, son visage est horné d'une expression exécrable.
La victoire.
Elle a gagné.

Elle me tend ensuite le stylo.
Je le prend puis la fixe sans bouger.
Elle attend mais commence à s'impatienter.
Une fois son sourire presque effacé, je dis, d'une voix un peu arrogante :

- " Ce n'est pas à cause de toi que j'ai accepté. "

Elle fronce légèrement les sourcils, surprise. Son expression me dit qu'elle ne me croit pas du tout.

Je signe le papier. Puis relève la tête.

- " Je vais aller m'entraîner avec le directeur... " je me lève et fais glisser la feuille et le stylo vers elle exactement comme elle l'a fait précédemment, le sourire aux lèvres " ...Pour lui montrer à quel point je n'ai pas besoin de lui et nous n'avons rien à voir. "

Je la regarde de haut les lèvres étirées en un grand sourire, pendant que se peint sur son visage une expression choquée et outrée.

- " Bonne nuit à demain. "

Je quitte la pièce sans me retourner.
Mais mes mains tremblent.
Et ma boule au ventre broit mes entrailles.

Enfin arrivé dans ma chambre, je ferme à une vitesse surprenante ma porte et la verrouille à double tour avant de m'effondrer dos à elle.

Tout mon corps tremble comme une feuille, ma respiration est bruyante et mon cœur bat si fort que je n'entend que son battement.

Mais le plus étrange dans tout ça, c'est que je me sens bien.
C'est donc ça qu'on appelle le bonheurs de la rebélion ?

L'espion de mon cœur ( en réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant