Chapitre 15 : Le plan

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La sonnerie annonçant la récréation retentit, au grand dam des jumeaux, qui aurait bien aimé une heure de plus de musique avec leur professeur, M. Feuer, qui leur faisait largement oublier les affreux cours avec Mmes Géfin et du Moulinet. Il les faisait chanter et leur faisait faire du piano. Il pouvait aussi partir dans une musique au piano complètement différente de ce qu'ils étaient en train d'étudier ou bien un sujet de débat, et ce pendant quinze minutes parfois ! Cependant, ce qui était vraiment bien avec lui, c'était qu'il ne punissait jamais comme les autres professeurs, il ne donnait pas d'heures de retenue : il prévenait plusieurs fois avant de sévir, et au lieu de donner des punitions normales, il donnait à faire pour le prochain cours la biographie d'un musicien tel que Beethoven, par exemple, à écrire sur trois pages au moins ! C'était très pénible à effectuer, et en général les fautifs ne recommençaient pas. Il faut dire que M. Feuer était tellement sympathique qu'on n'aimait pas le contrarier. De plus, il savait se faire respecter sans hurler ou renvoyer tous les élèves pendant trois jours (comme certaines enseignantes que nous ne nommerons pas...).

Toujours est-il que Paule et Paul étaient un peu tristes de devoir quitter ce cours, mais ils étaient tout de même impatients d'aller élaborer un plan avec leurs deux amis. Aurore et les jumeaux furent les premiers à arriver sous le grand marronnier. Christian arriva cinq minutes après :

« Désolé ! s'excusa-t-il.

J'ai été retenu par mon prof d'anglais, vous savez, Elbeuf ! Il nous fait toujours écrire le cours cinq minutes avant la sonnerie...

- Ah oui ! C'est lui qui vous casse les oreilles avec son porte-clefs mousqueton ! se rappela Paul en riant.

- Eh oui... soupira son ami.

Le fameux « les troisième, vous me pompez l'air ! » restera dans les annales !!

- Bref ! les coupa Aurore.

On s'y met ? Je vous signale, les garçons, qu'au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, c'est samedi que "l'expédition" doit se faire, et que samedi, c'est demain ! Alors mettez-y un peu du vôtre !

- Merci, Aurore, dit Paule. »

Se tournant face aux trois compères, elle expliqua :

« J'ai eu une idée avec Paul pour berner nos parents : on pourrait prétexter une révision collective du BEPC blanc. C'est plausible, car Aurore et moi pourrions dire que nous allons donner des techniques à Paul et Christian pour mieux apprendre leurs leçons.

- C'est vrai ? demanda Christian, ému.

Tu as toujours refusé de me donner des explications complètes sur les cours, il faut célébrer ce moment !! »

Paule regarda Aurore d'un air navré :

« Avec ces deux-là, on n'est pas aidées...

- Mais qu'est-ce qu'il y a encore ? gémit Christian.

Qu'est-ce que j'ai raté ?

- Christian ! Es-tu encore en train de nous faire l'une de tes blagues douteuses ? s'écria son camarade, triomphant d'avoir réussi à ressortir l'une des blagues de sa sœur.

- Paul, est-ce que tu sais au moins ce que ça veut dire ? Et ce que sont les droits d'auteur ? dit sa jumelle, mi-énervée, mi-amusée par la stupidité de son frère.

- Pourquoi tant de haine ? sanglotèrent à l'unisson les deux garçons, complètement perdus.

- Bon, alors, je vous résume tout ça : Paul et moi, nous allons voir aux numéros 12 et 14, donnés par le labyrinthe, commença à expliquer Paule.

Cependant, nous ne pouvons pas dire ça à nos parents : nous vous demandons donc de nous servir d'alibi en prétendant qu'Aurore et moi vous aidons à réviser ! continua-t-elle en s'échauffant peu à peu.

C'est bon, c'est clair maintenant ? Nous prétextons que nous révisons le BEPC blanc !!

- D'accord, d'accord, ne t'énerve pas, c'est bon, on a compris ! s'exclamèrent Paul et Christian.

- Ne t'inquiète pas, dit gentiment Aurore à l'adolescente en lui posant doucement une main sur l'épaule, on te couvrira. N'est-ce pas Christian ? »

Le jeune garçon était déjà passé à autre chose : il riait à l'une des blagues que Paul venait de lui faire, l'une des "blagues douteuses" de Louis, qui lui-même la tenait de son neveu Thibault (le modèle de Paul). Aurore s'approcha de lui à grands pas, et fit mine de lui tirer l'oreille. Il riposta en lui enlevant l'élastique de sa tresse, ce qui lui défit sa coiffure, et les quatre amis partirent dans une bataille acharnée les uns contre les autres, les deux filles se liguant contre les deux garçons.

Leur journée de cours se finit tranquillement, étant donné que les jumeaux n'avaient ni madame Géfin, ni madame du Moulinet. Les quatre adolescents se retrouvèrent devant le portail du lycée, puis partirent ensemble. Tout en plaisantant et en se racontant mutuellement leurs dernières heures de classe, ils arrivèrent devant la maison des Garnier.

« Eh bien... À dem-

- Bonjour, les enfants ! dirent Isabelle et Louis qui venaient d'ouvrir la porte.

- Aaah ! s'écrièrent en chœur les amis.

- Bon-bon-bonjour, monsieur et madame Garnier ! bafouillèrent Christian et Aurore, un peu gênés.

- Voyons ! les gronda amicalement Louis.

Combien de fois vous ai-je demandé de nous appeler par notre prénom ?

- Aurore, Christian, je suis désolée, mais vous n'allez pas pouvoir goûter avec nous, s'excusa Isabelle. »

Les jeunes gens se regardèrent, surpris : jamais Isabelle n'avait empêché les amis des jumeaux de venir manger avec eux, à part pour une raison spéciale, qu'elle leur expliquait toujours. Quelque chose de sérieux avait dû se produire.

« Pas de souci ! affirmèrent Christian et Aurore, comprenant que la petite famille avait besoin d'être seule.

- À demain ! dirent leurs deux amis, déboussolés et un peu inquiets. »

Christian et Aurore partis, les parents des jumeaux se tournèrent vers eux d'un air grave :

« Nous devons vous parler. Maintenant. »


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