Les secrets du labyrinthe

Chapitre 13 : Cours d'histoire

« Bon, je te rappelle que demain nous avons cours, donc si tu pouvais te dépêcher un peu, ça serait bien. J'ai envie d'être un minimum en forme.

- Très bien, je vais faire cela le plus rapidement possible. En 1933, Hitler accède au pouvoir en Allemagne. Il se fait quelques alliés, dont l'URSS, avec laquelle il signe un pacte de non-agression (qu'il transgressera d'ailleurs en 1941 lorsqu'il voulut envahir ce même pays, même si son armée sera finalement repoussée). Mais ce n'est pas ça qui nous intéresse. Hitler, nous ne savons pas vraiment pourquoi, avait une dent contre les tziganes, les handicapés, les homosexuels, ses opposants politiques, et les juifs. Peut-être faisait-il cela simplement pour le plaisir d'avoir un bouc émissaire. Je pense qu'il a fait cela pour détourner l'attention du peuple de ce qu'il faisait pendant ce temps, car à l'époque très peu de gens voulaient réellement se questionner, ça les arrangeait que d'autres personnes qu'eux soient désignées coupables pour des choses dont elles n'étaient pas responsables, comme le chômage, la pauvreté du pays, ce genre de choses.

Donc dès 1933, Hitler met en place les "camps de concentration", où il parque les personnes dont il veut se débarrasser. Les plus faibles, comme certains enfants, les personnes âgées, les handicapés, sont tués dès leur arrivée, tandis que les autres sont réquisitionnés pour travailler. Peu à peu, au fur et à mesure qu'Hitler envahit les pays, le nazisme se répand en Europe, et au-delà.

Il y a eu de la résistance un peu partout, mais ce n'est qu'au moment où les États-Unis sont entrés en guerre que la situation s'est vraiment retournée. Ils se sont alliés au Royaume-Uni, et finalement, ils ont réussi à libérer les différents pays occupés, et le IIIème Reich (qui était censé durer mille ans, d'après le "Führer") s'est effondré. Voilà !

- Paul, je suis... Je n'ai même plus les mots, ça me laisse sans voix ! s'exclama sa sœur.

Je suis sûre que madame Géfin serait elle aussi stupéfiée !

- Je sais, je suis génial... répondit-il modestement.

- Ça fait combien de temps que tu n'avais pas étudié autant ?

- Eh bien... Je crois que c'est la première fois (et la dernière, j'espère) !

- Quant à moi, j'ai découvert à peu près les mêmes choses. Et qu'as-tu trouvé concernant la famille Levy aux archives ? demanda Paule.

- Tout d'abord, je peux dire que j'ai eu énormément de mal à trouver la famille de Ruben et Ruth, parce qu'il y a beaucoup de personnes juives et non-juives s'appelant comme ça et que les noms de cette famille (Ruben, Ruth, Esther, Joachim, Myriam et Aaron) sont très courants, surtout pour une famille juive, expliqua le jeune garçon.

Les dates de naissance de la photographie et de l'acte d'adoption m'ont beaucoup aidé, et-

- Très bien, mais va directement aux faits, s'il te plaît.

- Si tu veux. J'ai réussi à découvrir que la famille que nous recherchons a bien habité rue de Médicis, mais je ne me souviens plus exactement du numéro de l'habitation. De plus, j'ai trouvé deux actes de naissance pour Myriam et Aaron, mais il n'y a rien d'autre les concernant, ce qui est étrange, comme s'ils avaient disparu d'un coup.

- Et un mystère de plus à résoudre... soupira l'adolescente.

- Au contraire ! s'exclama son frère.

Je pense, d'après mon intuition masculine, que nous touchons au but et que beaucoup –voire toutes– les énigmes auxquelles nous avons dû faire face se résoudront rue de Médicis.

- Paul, c'est l'intuition féminine, dont on parle, pas masculine. Les filles sont réputées avoir une espèce de "sixième sens". Tu n'es pas une fille, que je sache, si ? Sommes-nous jumelles ? se moqua Paule.

- Pffff... même pas drôle... bougonna l'adolescent.

Si j'ai envie d'avoir une intuition masculine, pourquoi ne le pourrais-je pas ?

- Bon, fermons cette parenthèse et revenons à des choses plus sérieuses. Nous avons, je crois, toutes les cartes en main pour réussir à démêler cette tortueuse affaire. Je propose de demander à Christian ou à Aurore de nous couvrir pendant que nous irons, samedi après-midi, rue de Médicis.

- CE SAMEDI ?!! répéta le jeune garçon.

- Oui, pourquoi ?

- Mais ! Mais ! J'aspirais juste à une petite pause dans cette histoire ! Pourquoi MOI ?!! se lamentait Paul en s'adressant à des divinités invisibles, en s'arrachant presque les cheveux de désespoir.

- Paul, relativise ! Plus vite cela sera fini, plus vite tu retrouveras- Nous retrouverons, se reprit-elle, notre existence normale. Et cesse de t'arracher les cheveux, ou bien tu seras chauve avant la fin de la soirée et tu devras en expliquer la raison aux parents.

- Notre existence normale ? s'écria-t-il.

Paule, si notre hypothèse (comme quoi nous serions Myriam et Aaron, adoptés par Papa et Mam- Louis et Isabelle Garnier) se vérifie, nous ne retrouverons jamais une existence normale ! Imagine que nous retrouvions nos vrais parents, que se passera-t-il à ton avis ? Devra-t-on partager notre existence entre nos parents adoptifs et nos parents biologiques, ou bien rester une semaine avec les uns, et une semaine avec les autres, ou encore vivre entièrement avec nos vrais parents tandis que nous ne verrons les autres qu'aux vacances ou le week-end ? questionnait-il tout en devenant de plus en plus fébrile.

- Calme-toi ! ordonna sa sœur d'une voix et d'un air ressemblant tellement à madame Géfin qu'il n'osa répliquer. Tout d'abord, peut-être que ce n'est qu'un concours de circonstances (assez troublant, je l'avoue, mais c'est possible). Ensuite, allons voir au numéro 12 et 14 rue de Médicis, et après nous aviserons. Cela ne sert à rien de s'affoler alors que nous nous sommes peut-être complètement trompés. Qu'en dis-tu ?

- Mouais... répondit-il, peu convaincu.

- Très bien ! s'exclama l'adolescente, enthousiaste.

Dès demain, nous expliquerons tout à Christian et Aurore, et nous leur demanderons de nous couvrir afin que nous puissions nous rendre à l'adresse. Cela te convient-il ? demanda-t-elle.

- D'accord, acquiesça-t-il mollement.

Mais je te préviens : c'est toi qui racontes ! »

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