Chapitre 14 : L'adresse

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Après une nuit quelque peu agitée pour Paul, et une nuit assez calme pour sa sœur –étant donné le fait que c'était (en dehors d'une exception) la première fois que le labyrinthe la laissait réellement dormir–, les jumeaux se préparèrent pour leur dernière journée entière de cours avant les vacances. Paule se fit deux tresses africaines se croisant, et mit son plus bel uniforme, tandis que son frère s'habillait en vitesse (sans prendre de soin particulier à sa tenue) car il voulait être le premier à la cuisine pour prendre le plus possible de pâte à tartiner avant le réveil de ses parents et l'arrivée de sa jumelle.

Après un bon petit déjeuner (surtout pour le jeune garçon), les deux adolescents embrassèrent leurs parents et partirent en direction du lycée. Ils passèrent devant les maisons d'Aurore et de Christian, et les quatre amis continuèrent leur chemin ensemble. Ils avaient convenu que chaque matin, les jumeaux passeraient devant chez Aurore et Christian pour aller au lycée tous ensemble, sauf quelques matins spéciaux, lorsque les parents de ces derniers devaient aller travailler plus tôt que prévu. Ils se retrouvaient alors chez les jumeaux.

Tout en marchant, Paul ne cessait de lancer des regards insistants à sa sœur. Il essayait de croiser son regard, mais elle paraissait plongée dans une conversation des plus intéressantes avec Aurore sur leur prochain cours de français. Au bout d'un moment, il en eut assez, et s'éclaircit bruyamment la gorge :

- Hum hum ! Paule ?

- Qu'y a-t-il ?

- On n'avait pas accessoirement convenu de parler à Christian et à Aurore ? demanda-t-il en appuyant fortement sur "accessoirement", pour bien marquer l'ironie.

- Ah ! Eh bien... Si... répondit-elle, embarrassée.

Alors ? Je te signale, au cas où tu l'aurais oublié, que l'on doit aller demain après-midi rue de Médicis, donc si aujourd'hui on ne s'est pas mis d'accord avec nos... parents (il avait toujours une petite hésitation avant de les appeler ainsi, dorénavant), je suppose –et en général je suppose bien– que l'on devra faire une croix sur notre petite expédition !!! s'énerva-t-il.

- Excusez-nous, mais de quoi parlez-vous exactement ? les interrompirent Aurore et Christian.

- Oh... De rien ! Nous ne parlions de rien de spécial ! s'exclama la jeune fille, un peu trop vite pour que cela paraisse normal.

- Paule ? demanda son frère, d'un ton irrité.

- Pffff... soupira l'intéressée, se résignant.

Tu leur expliques ou je leur explique ?

- Vas-y, tu es toujours plus douée que moi en histoires !

- Très bien... Alors, écoutez-bien, Christian et Aurore, je vais vous raconter une histoire, notre histoire, à Paul et moi. »

Le petit groupe arriva un peu après au lycée. Les amis des jumeaux étaient sous le choc. Ils voulaient leur parler et leur poser des questions sur ce qu'ils avaient entendu, mais la sonnerie couvrit leur voix et les obligea à se séparer pour aller dans leurs cours, Aurore et les Garnier d'un côté, Christian d'un autre.

« On se retrouve à la récréation près du grand marronnier, d'accord ? eut le temps de dire Christian avant de se faire emporter par le flot d'élèves qui se dirigeaient vers leur classe.

D'accord ! lui répondirent ses trois amis en chœur (en criant, pour se faire entendre). »


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