Chapitre 2 : Le rêve et le premier secret

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Elle marchait dans une prairie couverte de délicates fleurs, qui d'un bleu turquoise, qui d'un rose tendre, et qui étincelait sous un doux soleil qui la réchauffait agréablement. La jeune adolescente avait l'impression de flotter, tant l'herbe qui ondulait sous ses pieds était moelleuse.
Paule distingua soudain une haute haie, qui semblait sortie de nulle part, et se dirigea vers elle. Lorsqu'elle fut arrivée devant le feuillage touffu, elle s'aperçut qu'il dissimulait en fait l'entrée d'un passage. Elle décida de s'y engouffrer.
Le labyrinthe était humide, sombre et froid ; Paule, en y entrant, éprouva comme un malaise. Elle suivit le premier chemin qui s'offrit à elle, mais entendant un bruit feutré derrière elle, la jeune fille s'aperçut que la lumière venait brusquement de disparaître. Paule se retourna juste à temps pour découvrir avec effroi que l'entrée du labyrinthe se refermait. Elle commençait à avoir vraiment peur, mais décida que la priorité n'était pas aux lamentations mais bien de trouver la sortie.
L'adolescente se mit en route.
Elle ne se posait pas de questions quant au chemin à suivre, comme si le labyrinthe le lui indiquait naturellement.
Ses pieds heurtaient des pierres -plus ou moins grosses-, jusqu'à ce que l'une d'elle la fasse tomber à terre. Elle se releva, le genou égratigné, et se remit à marcher. Cependant, quelque chose la tracassait. De surcroît -et c'était ce qui l'agaçait le plus-, elle n'arrivait pas à le découvrir. Enfin, après plusieurs minutes d'une marche plutôt douce (le chemin n'étant ni en descente, ni en montée mais assez plat), la jeune fille réussit à trouver de quoi il retournait.
Ce n'était pas des pierres que heurtaient ses pieds, ce n'était pas une pierre qui l'avait écorché, mais des coffres à moitié enterrés !! S'apercevant que l'un d'entre eux se trouvait justement à ses pieds, elle décida de l'ouvrir.
Dans la boîte, joliment ouvragée, se trouvait un unique bout de papier, montrant de légères traces de brûlure, comme s'il n'avait échappé au feu que de justesse. C'était une photographie représentant une famille de six personnes, heureuse, et souriante.
Debout, un couple de personnes âgées riait face au photographe, se tenant la main. Le vieil homme avait les traits burinés, mais un visage bienveillant, et portait un étrange petit chapeau sur sa tête, que Paule, grâce à ses connaissances, reconnut comme étant une kippa, coiffe portée par les hommes juifs. La dame à son côté avait dû, dans sa jeunesse, être très belle : elle possédait de longs cheveux blancs aux reflets nacrés, qu'elle avait nattés autour de sa tête et qui retombaient gracieusement dans son dos. Ses yeux bleu-gris très clairs étaient légèrement bridés, avec de longs cils recourbés. Le jeune ménage devant le couple ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans : la femme était brune, avec de légères ondulations -sa chevelure était coupée en un joli carré plongeant- et avait de beaux yeux noirs profonds. L'homme, quant à lui, avait de magnifiques cheveux roux : il portait aussi une kippa. Il avait une jolie paire de lunettes bleue qui rehaussait la délicate teinte de ses yeux bleu-gris, pareils à ceux de la vieille dame - apparemment sa mère.
Les jeunes gens tenaient deux enfants : de toute évidence, c'était des jumeaux, une fille et un garçon qui ressemblaient fort à leurs parents. Paule retourna la photo et y lut : 12 septembre 1942, quatre jours après la naissance de Myriam et d'Aaron. Derrière, Ruben et Ruth, devant, Esther et Joachim. La famille Levy.
Elle chuta à terre, les jambes et le souffle coupés : il y avait trop de coïncidences pour que cette découverte soit un hasard. La jeune fille sentit sa tête lui tourner.
« Paule ! Paule ! Réveille-toi, on va être en retard, Aurore et Christian sont déjà là ! entendait-elle : elle reconnaissait vaguement la voix de son frère.
- Hgnnm... Mais qu'est-ce que...
- Eh bien dis donc, on ne peut pas dire que ça soit ton jour ! Tu es complètement endormie ! »
La jeune fille essaya de se relever, mais sans le secours de son jumeau, elle se serait affalée au sol.
Elle se ressaisit et regarda autour d'elle. Paul la laissa et, quand elle voulut ouvrir sa main pour attraper ses vêtements, elle vit quelque chose tomber par terre.
C'était une photographie.

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