Etranges contes de Tomtom Tellomnius

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Nous avons rencontré un autre caravane qui se dirigeait dans la même direction. Ils étaient en piteux état, une partie de leurs chevaux étaient mort de soif et quelques dromadaires avaient fuit avec une partie de leurs réserves. Ils se sont fait prendre par une tempête de sable qui a fait paniquer les animaux. Pour ne pas arranger les choses leur guide a été retrouvé mort après la tempête. Il s'était réfugié avec d'autres sous une toile et comme tous il attendait que les éléments se calment, lorsque ce fut fini ils le trouvèrent crispé et avec une horrible grimace de douleur sur le visage. Alors ce fut au second, bien moins expérimenté, que revint la charge de guider la caravane. Lorsque nos chemins se croisèrent le soulagement se lût sur tout les visages que nous vîmes, soulagement qui pour eux voulait dire la fin de leur calvaire. Nous leur avons offert de l'eau, qu'ils accueillirent comme une bénédiction, leurs réserves étant à sec depuis deux jours.

Le soir au campement, les membres de l'autre caravane nous préparèrent le repas avec leurs réserves. Chacun avait participé de son mieux à l'élaboration de ce diner. Après la distribution des repas des gens de notre caravane me réclamèrent une histoire. C'était presque devenu un rituel.

- Ce soir j'ai une petite histoire toute courte à vous conter, pas de sultan macabre ou de boîte à musique magique, une histoire de partage et de nourriture, une histoire un peu comme aujourd'hui et qui plaira sûrement à nos nouveaux amis.
- Une vieille femme s'assied à une table d'un restaurateur ambulant. Vous savez ces restaurants qui s'installent sur la place principale du souk le soir venu et où vous pouvez manger de tout pour quelques pièces. Elle y commande une harira bien épicée. Une bonne harira faite avec de bon légumes cueillis de bon matin dans des jardins luxuriants. Le cuisinier la sert dans un joli bol, il es charmeur avec la vieille dame qui lui rappel sa grand-mère. Elle en profite commande un plat de sa région mais le cuisinier ne sait pas le faire et en plus il lui manque des ingrédients.
- Mais vous pouvez très bien acheter les ingrédients qui vous manquent chez vos voisins...
-Non, non, vous savez je n'ai pas le temps, voyez d'autres clients s'installent déjà, et je ne peut pas être au four et au moulin comme on dit, lui rétorqua le cuisinier en pleine préparation.
- C'est dommage, j'aurai pus vous l'apprendre...
Elle se lève donc laissant le bol de soupe trop chaud se refroidir. Elle se dirige vers un restaurateur voisin qui pourra peut-être lui préparer son plat. Elle finit donc par trouver un cuisinier qui vient de sa région et connaît le plat néanmoins il ne sera pas prêt avant une bonne dizaine de minutes. Déçue la femme retourne à sa harira et disant qu'elle reviendrai.
Elle arrive à Sa place et y trouve un homme qui plonge sa cuillère dans un bol de soupe et la mange lentement.
Dans l'assistance des rires et des commentaires éclatèrent, les uns se gaussant de la vielle femme les autres critiquant l'irrespect de l'homme.
- Oh ! Il a du culot cet homme ! Pensa la vieille femme. Je vais lui faire passer l'envie de manger la soupe d'une autre.
Les rires fusèrent une nouvelle fois.
Elle s'assied à côté de l'homme et commence à tirer le bol vers elle. Pendant qu'il enfourne sa cuillerée elle plonge la sienne et ainsi de suite. Et c'est ainsi que le bol se vide.
L'homme parle au restaurateur dans un dialecte qu'elle ne comprend qu'à moitié. L'homme fait, en direction de la vieille femme, des gestes d'apaisement. Quelques instants plus tard le cuisinier leur sert une pastilla. L'homme lui propose de la partager avec elle. Et ensemble il la dégustent paisiblement.
Après avoir bien mangé l'homme s'en va, et la vieille femme repense à sa commande chez l'autre cuisinier. Elle se lève donc à la recherche de sa commande et s'en retourne à sa place. Là elle y trouve un bol de harira froid.
Elle avait cru qu'il s'agissait d'une personne qui lui avait manqué de respect, en fait il avait partagé sa harira et une pastilla avec elle.
C'était elle qui s'était trompée de place et avait partagé le repas de l'homme.