Il nous reste que quelques jours de traversée et nous faisons une halte de deux jours dans une merveilleuse oasis. Nous devons refaire nos provisions d'eau et de fourrage pour les animaux car une longue semaine de désert avec d'immenses ergs nous attendent, sans puit ou oued pour nous ravitailler et nous rafraîchir.
Ces deux jours sont aussi l'occasion de faire la fête, bien plus que ces derniers qui furent sommes toutes assez morose. Il y eut des excès et de vieux Démons refirent surface.Un démon pris l'apparence d'un homme. Il traversa une ville à la recherche de sa victime. Il la trouva en un homme simple qui vivait une vie paisible. Ils discutèrent un long moment et le Démon finit par dévoiler son véritable visage. La créature était horriblement difforme. Un oeil regardait le ciel, l'autre était rouge sang et le fixait avec intensité. Ces mains étaient longues et sèches comme des brindilles pleines de déformations arthritiques et ces longs ongles, dures comme des griffes, étaient noirs comme du charbon.
Il parlait d'une voix éraillée et dit :
- Tu vas mourrir !
L'homme était tremblant de peur. Il était pris de hoquets et de frissons.
- Mais tu peux vivre...
- Comment cela ce peut-il ? Eut-il le courage de demander entre deux claquement de dents.
- Il te faudra remplir l'une ces trois conditions. Annonça le monstre et il commença à les égrainer.
- Un, tue ton père...
Des cris de colère s'élevèrent dans l'assistance. D'autres se mirent à prier.
- Deux, frappe ta soeur...
Comme précédemment des admonestations pleuvrèrent plus dru qu'un orage d'été. Je faisait des signes d'apaisement, je reçu même quelques épluchures de légumes, ce qui les fit rire.
- Trois, bois du vin !
L'assistance resta coi d'étonnement. Certains avaient deviné où l'histoire les amèneraient. De l'endroit où je me trouvais j'entendais déjà des "bois sombre idiot"...
Je fit un discret sourire en leur direction.
L'homme terrifié était stupéfait par les conditions du démon. Il ne savait quoi penser, il était paralysé, incapable de raisonner. Le démon le toucha à l'épaule.
- Je te laisse du temps, mais pas trop...
Il sortit de sa torpeur et commença à raisonner à haute voix.
- Que dois-je faire ? Tuer l'homme qui m'a donné la jour, m'a nourrit et éduqué ? Non jamais je ne ferai cela. Ou alors frapper ma soeur, ma chère et tendre soeur, si douce. Non pas plus, je ne pourrais jamais me le pardonner. Alors je boirai.
Dans l'assistance ceux qui avaient prédit cette réponse ne se sentaient plus de joies, les autres hochaient la tête d'assentiment.
Ainsi donc l'homme bu. S'étant enivré il alla voir sa voisine c'est alors qu'arriva la soeur de l'homme alertée par les cris de celle-ci. Prenant parti elle fut maltraitée par son frère. Arriva ensuite le père de l'homme qui s'interposa mais dans la cohue qui suivit il fut bousculé par son ivrogne de fils. Le père heurta une table et se fracassa la tête le tuant net. Ainsi les conditions prophétie du démon se réalisèrent, c'était bien plus qu'il n'avait espéré.
Un profond silence régnait, les visages souriant se fermèrent. Ceux qui avaient l'habitude de boire se sentir mal à l'aise.
Le démon arriva.
- Tu m'as bien servit, homme. Maintenant voici ta récompense. Dit-il en prenant l'homme dans ces bras. Pour ta peine tu seras bannis par ta soeur, tu regretteras la mort de ton père toute ta vie et toute ta vie et tu fuiras. Maintenant va ! Et n'oublie pas, tu es encore vivant, jusqu'à ton dernier souffle !Ce soir là il n'y eut pas de fête tout le monde se coucha tôt et la caravane partie dans de bonnes dispositions. Durant le trajets les caravaniers me demandèrent de leur apprendre l'histoire...
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Etranges contes de Tomtom Tellomnius
FantasyEnsemble de textes/chapitres qui nous rapproche de l'esprit des Milles et Unes Nuits ou de Simbad. Un vizir, dans caravansérail pris en pleine tempête, demande à un conteur de lui raconter une histoire...