⏯️EP 12

478 107 28
                                    

Cet épisode admet pas moins de 3 crossing-over avec Hot Chili. Je vous ai facilité la tâche en glissant les références directement dans le texte.

 Je vous ai facilité la tâche en glissant les références directement dans le texte

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

ÉPISODE 12

Jeremiah lança un regard impatienté au vicelard qui venait de faire une remarque piquante. Depuis qu'il évoluait à la tête de LFC©, il n'avait jamais vraiment apprécié Mitch Carlisle. Il serait tentant d'envoyer l'homme paitre. Au diable son statut de vice-président du conseil d'administration et second actionnaire !

Joris lui avait demandé de la jouer profil bas. Or il ne se sentait point l'âme humble. De toute façon, son avocat ne l'avait jamais jugé « modeste ». Aussi cela le démangeait de rappeler à ce sexagénaire grassouillet qu'il n'était pas le leader de ce groupe de richards mais le patron. Le président directeur général de la holding. Autrement dit, le président même de ce foutu conseil d'administration ! Pas le manager d'une putain d'équipe de quinze administrateurs, ou encore le copain des actionnaires influents de la société, sachant qu'il en détenait les deux-tiers à lui seul.

Cette réunion est un non-sens ! Mais politique de gestion interne oblige, il devait s'y plier. En théorie, Jeremiah pouvait être révoqué par l'assemblée générale des actionnaires à l'issue de son mandat, ou à tout instant et sans motif. Ad nutum. S'il leur donnait en plus des raisons de lui soutirer des points, ces vieux de la vieille ne cracheraient pas sur l'aubaine.

Or dans les faits, il avait été élu quasiment ad vitam aeternam, vu le poids de ses dividendes. La société ne pourrait pas lui payer son parachute doré, en plus des indemnités légales auxquelles il était en droit de prétendre en cas de licenciement, pour la simple raison qu'elle courrait à la faillite. Enfin, Jeremiah n'avait pas investi dix années de sa vie à ériger LFC© en empire de l'industrie du luxe et de la grande distribution pour se voir ainsi remercié.

N'en déplaise à certains, son « vice » de flambeur et son amour du jeu ne l'empêchaient pas de garder la tête froide durant ses paris. Certes, il rendait périodiquement des comptes à ce groupe de nababs chargés d'administrer son entreprise. Mais il disait son entreprise. Sien. Quand on était actionnaire à hauteur de 75 %, on en était le propriétaire, sans exagération. Enfin... à 70 % désormais, raison de cette stupide réunion ! Il avait perdu 5 % de ses actifs lors d'une partie de poker très intéressante, et non « futile » comme le qualifiait Mitch Carlisle.

Si souhaiter la mort de son prochain était autorisée, ce type n'aurait pas hésité, afin de libérer un boulevard jusqu'à la tête du conseil. Pas de chance pour Carlisle, le majordome de Jeremiah s'assurait de sa condition physique avec la rigueur d'un entraineur de football-américain de première ligue. Si les plans de Dieu suivaient ceux de Richter, Mc Nelly vivrait encore un bon paquet d'années.

Il sourit à l'emmerdeur d'un air affable, plus amusé par ses pensées que par l'envie de nourrir la frustration de ce potentiel rival. Carlisle et lui ne jouaient pas dans la même cour. Ils le savaient tous les deux. D'où la jalousie souterraine du vice-président. Sans surprise, chaque incartade de Jeremiah s'avérait du pain béni. Quoique, « incartade » n'était pas approprié.

RIDDLE GAME Vol. 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant