CHAPITRE XX : LE FESTIVAL

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 — Pour un cadavre, je trouve que tu as bonne mine et cet accoutrement te sied à ravir

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— Pour un cadavre, je trouve que tu as bonne mine et cet accoutrement te sied à ravir.

Le couple se figea. Ces révélations les avaient tellement absorbés, qu'ils ne l'avaient pas entendu. Hors d'elle, Cadine lui rétorqua, en brandissant la lettre qu'elle arracha des mains de Maho :

— Comment peux-tu l'accuser de complot après ce que tu as commis ? C'est toi le traître ! Durant toutes ces années, tu nous as culpabilisés pour nous garder sous ton joug, mais maintenant c'est fini ! Tu m'entends ?

— Tu ne m'as pas laissé le choix ! hurla-t-il.

— Non, mais je rêve ! Tu rejettes la faute sur moi ?

Cadine tremblait de rage tandis que son père poursuivait :

— Du moment où nous l'avons pris en apprentissage, j'ai de suite remarqué qu'il t'avait plu. Tu n'avais que dix ans, mais tu minaudais dès que tu l'apercevais. Tous les prétextes étaient bons pour que t'ailles te fourrer dans les jupes de ta mère quand elle lui enseignait la cuisine. Bleza trouvait ça mignon alors je me taisais. Puis tu as grandi. J'espérais que tu laisserais tomber tes amourettes de gamine, mais tu continuais à le bouffer des yeux. Et ce petit con qui ne voyait rien ! Puis il y a eu la pire année de ma vie... Ce pisse-froid d'édivre m'annonce que ma Bleza va mourir et revient quelques mois plus tard, la bouche en cœur, pour me dire qu'il veut t'envoyer à Edenfort ! Et quand je réussis enfin à te convaincre de rester, voilà cette lettre qui arrive ! Avec une somme pareille, il aurait pu monter une nouvelle affaire dans une autre ville. S'il partait, je savais que tu allais trouver le moyen de le suivre ! Je ne pouvais pas te laisser faire ça !

Un silence de plomb tomba sur le grenier.

— Tu ne nous as même pas accordé le bénéfice du doute ! sanglota Cadine. Tu nous as manipulés sur des suppositions ! Mais tu as gagné, papa ! Nous te quittons pour de bon !

Gireg se rua vers elle pour lui reprendre le document, mais Maho s'interposa ce qui lui valut un coup de poing au visage. Le jeune homme encaissa le coup et, bien que sonné, lui refit face. L'aubergiste s'apprêta à recommencer, mais cette fois son gendre l'esquiva puis le repoussa de toutes ses forces. Surpris que ce dernier riposte, Gireg perdit l'équilibre et tomba, mais se releva aussitôt.

— Je savais qu'un jour vous vous ligueriez contre moi. Vous n'auriez...

Un bruit métallique résonna. Gireg ne put finir sa phrase et s'écroula au sol. Derrière lui, Arwel tenait fermement une poêle à frire.

— Vous allez bien, madame Cadine ? J'ai entendu monsieur Gireg vous hurler dessus et j'ai pas réfléchi.

Il marqua une pause quand il aperçut Maho.

— Bonjour madame... Monsieur Maho ? C'est bien vous ?

Le cuisinier ne put réprimer un rire nerveux.

Le RagoûtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant