CHAPITRE XV : LA FÉE DE LA GROTTE

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 Maho commençait à bien connaître les rites de la forêt et s'était empressé de remplir le panier de sablés encore chauds

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Maho commençait à bien connaître les rites de la forêt et s'était empressé de remplir le panier de sablés encore chauds. Il avait espéré que Siannie lui annoncerait que cette histoire ne le concernait pas et qu'il pourrait rester seul au chalet, mais, à son plus grand regret, ce ne fut pas le cas. Le cuisinier les suivait donc en s'efforçant de ne pas trop traîner des pieds. Il avait bien saisi l'urgence de la situation, mais l'optique de devoir rencontrer une fée ne l'enchantait guère.

— Je n'ai pas encore eu l'occasion de te le dire, mais je suis soulagé de te revoir avec une si bonne mine, petit, lui lança Galeknar qui avait ralenti pour se mettre à son niveau.

Le jeune homme nota que le gnome avait retrouvé des couleurs, sans doute rassuré que la magicienne reprenne cette affaire en main. Il soupira. Lui en revanche ne l'était pas du tout. Une fée... il ne manquait plus que ça ! Puis il se souvint qu'il s'était promis d'avoir confiance en son hôtesse. Elle savait ce qu'elle faisait.

— C'est à moi de te remercier de m'avoir sauvé la vie, bien que je ne te cache pas que cela ait été assez éprouvant.

Le gnome éclata de rire.

— Je n'en doute pas, vu ta réaction lors de notre première rencontre.

Maho se gratta nerveusement la tête à l'évocation de ce souvenir. Il se sentait tiraillé entre la honte de la terreur ressentie ce jour-là, tandis que son ancien geôlier s'était montré si bienveillant à son égard, et le malaise qui restait présent depuis son évasion. Le visage que lui avait révélé Galeknar lors de celle-ci lui laissait un goût amer.

— J'ignore ce qui s'est avéré le plus dur : me réveiller dans les sylves ou le fait que tu m'aies menacé. Lorsque tu as mis cet homme à ta merci, cela m'a énormément perturbé.

Le gnome rentra ses lèvres et fronça les sourcils. Il resta ainsi un moment avant murmurer :

— Cette fois-là, je t'avais donné une bonne raison d'avoir peur de moi, n'est-ce pas ?

— J'avoue que la confiance que je commençais à ressentir vis-à-vis de toi s'en est retrouvée fortement ébranlée.

— Je devais agir vite, tu comprends ? Quand ils nous ont empêchés d'entrer dans le tribunal et qu'ils m'ont viré de la prison dans la foulée, je savais que je devais te sortir de là au plus vite avant qu'ils t'exécutent. Je voulais que personne soit blessé. L'utilisation de la phaalsite m'est donc apparue comme la meilleure solution. Emberlificoter l'esprit de quelqu'un, c'est pas quelque chose qui m'amuse, mais c'est toujours mieux que de le tuer, tu crois pas ? Et puis personne devait deviner que t'avais pris la poudre d'escampette. Alors, j'ai demandé à Siannie de me concocter de la pénimune. C'est pour ça que je t'avais menacé ! Je savais bien que t'étais perturbé, mais tu devais absolument manger ce porridge pour que personne doute de ta mort ! Ainsi, j'ai attendu qu'ils jettent ton corps dans la fosse commune pour le récupérer et le ramener chez Siannie qui, je te l'avoue, n'était pas très enthousiaste à l'idée de t'héberger...

Le RagoûtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant