3. Escale romantique

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Zoro fronça les sourcils et tourna sur lui-même pour chercher une nouvelle fois les vêtements qu'il pensait avoir déposés dans la salle de bain le matin-même. Ne les voyant pas, il jeta un coup d'œil au tas d'habits encore par terre qu'il avait abandonnés avant sa douche et hésita une seconde. Peut-être qu'il pouvait reprendre ceux-là? Finalement cependant, il renonça. Il allait bientôt retrouver le cuisinier pour leur rendez-vous et le blond n'apprécierait certainement pas de le voir porter les mêmes affaires que la veille, même s'il avait pris la peine de prendre une douche...

Resserrant la serviette autour de sa taille, le sabreur sortit de la salle de bain du Sunny et traversa tranquillement le pont. Brook et Chopper étudiaient un prospectus de la ville pour décider de la suite de leur programme et Zoro les dépassa en direction de sa chambre. Le reste de l'équipage était toujours sur l'île Vorgo.

Quelques heures auparavant, le bretteur avait été désigné pour accompagner Franky afin de refaire les réserves de cola et cela ne leur avait pas pris trop de temps. De retour au Sunny, le cyborg était ensuite reparti avec Ussop et Luffy à la recherche de pièces spécifiques pour la construction d'un moteur en vue de leur prochain scooter des mers et constatant que le cuisinier n'était pas encore revenu à ce moment-là, le sabreur en avait profité pour se préparer. Le blond lui avait en effet donné rendez-vous pour le déjeuner.

Une fois à l'intérieur de la chambre, Zoro se dirigea vers son armoire et l'ouvrit. Il fronça alors à nouveau les sourcils en remarquant qu'il ne lui restait plus qu'une tenue disposée précisément au milieu de son étagère. Il haussa néanmoins rapidement les épaules pour s'en saisir. Il n'avait sans doute pas fait attention au fait que tous ses vêtements étaient sales et il devrait s'en préoccuper en rentrant mais en attendant, il avait une tenue propre et c'est tout ce qui comptait.

Le sabreur laissa tomber sa serviette et enfila ses habits sans plus se poser de question.

***

Sanji pesta et ajusta le col de son tee-shirt devant la glace de sa chambre. Il avait pris le temps de faire un détour par le pressing du centre-ville mais sa chemise était belle et bien fichue. Il avait donc déposé ses énormes réserves de provision dans la cuisine et après les avoir rangées, il avait ouvert son armoire en quête d'une tenue suffisamment élégante et décontractée malgré l'absence de sa chemise de marque préférée. Il avait ainsi fait plusieurs essais et avait fini par se décider pour un pull gris chiné en cachemire et un jean écru faisant ressortir sa taille élancée. La chance était de son côté puisqu'aucune averse n'était tombée depuis que l'équipage avait amarré le Sunny et l'air était suffisamment doux pour qu'il ne s'encombre pas d'un manteau malgré les nuages amoncelés dans le ciel. Le cuisinier se recoiffa ensuite rapidement avant de jeter un dernier coup d'oeil dans la surface réfléchissante.

En arrivant, il avait craint que l'escrimeur ne soit pas encore rentré ou pire, qu'il se soit perdu, mais Brook et Chopper lui avaient assuré l'avoir vu traverser le pont peu de temps auparavant. A présent, le sabreur devait probablement l'attendre et il s'agaça devant sa propre nervosité. Ce n'était qu'un déjeuner et une sortie avec Zoro sur une île quelconque, ce n'était pas le rendez-vous galant le plus romantique de l'année ! Et pourtant. Sanji comptait sur les doigts d'une main le peu de fois où le sabreur et lui s'étaient retrouvés seuls avec l'idée affirmée de vouloir passer du temps ensemble. Comme un couple normal.

Le blond soupira. Leur dernier rendez-vous avait tourné court lorsque l'épéiste avait fini par se battre avec un serveur aux manières trop sophistiquées qui l'avait mis mal à l'aise. Après coup, le cuisinier s'était rendu compte qu'il avait placé la barre trop haut ce jour-là mais lors de leur précédente sortie, c'était Zoro qui l'avait entraîné dans un bar à bières et Sanji n'avait profité de rien hormis des rires assourdissants et de leurs voisins trop saouls pour se rendre compte qu'ils vomissaient leurs tripes à deux centimètres de ses chaussures.

Par-delà nos rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant