8. Romance au bord de l'eau

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Assis sur l'herbe près d'un magnifique cerisier en fleur, Sanji embrassa du regard la vue sublime qu'il avait sur All Blue, sa cigarette aux lèvres. Il se sentait bien ici, seul, prenant un peu de recul pour la première fois depuis qu'il avait découvert cet océan légendaire.

Il avait laissé ses compagnons autour du cyborg qui leur avait officiellement présenté son nouveau scooter des mers après le déjeuner. Bien qu'il ait été lui aussi impressionné par la machine, le blond n'avait pas souhaité se joindre à ceux qui voulaient le tester immédiatement. De la même manière, Zoro s'était éloigné vers le pont du Sunny pour y faire une sieste et Robin avait suivi Liam vers l'atelier du jeune homme. Le cuisinier avait donc saisi cette opportunité pour s'éclipser à son tour.

Après la soirée festive que l'équipage avait passée la veille en compagnie de leurs deux nouveaux amis, la matinée avait été plutôt calme. Lily et Liam avaient ainsi proposé de faire le tour du village pour les présenter au reste des habitants mais ils n'avaient croisé que peu de monde. La plupart restait prudemment en retrait et le blond ne les blâmait pas : au vu de leur histoire avec les pirates, l'apparence insolite de leur groupe n'inspirait pas la confiance au premier abord. Sans compter la personnalité exubérante du capitaine qui avait bondi d'une maison à l'autre en humant avec avidité le peu de nourriture que les habitants avaient réussi à mettre de côté. Ainsi, malgré la volonté de Lily et de Liam de les rassurer, seul un ancien tatoueur reconverti en agriculteur leur avait adressés quelques mots. Sa carrure presque aussi imposante que celle de Franky y était d'ailleurs pour beaucoup, l'homme ne voulant pas se laisser impressionner par quiconque.

Au détour de leur marche, ils s'étaient ensuite dirigés à l'écart du village et après quelques minutes, le chemin qu'ils avaient emprunté avait débouché sur une petite plaine où une vieille bâtisse en bois se détachait derrière l'horizon de la mer. Un peu plus loin, l'immense cerisier rose avait attiré le regard déjà conquis des membres de l'équipage et ils s'étaient tous approchés pour admirer la vue dégagée. Le paysage était effectivement à couper le souffle et en se penchant vers le bord, le blond avait remarqué une petite crique en contrebas. Lily lui avait alors montré le moyen d'y accéder par les terres à travers les pins et le blond s'était promis de l'explorer dans l'après-midi. Cependant, il avait finalement fait un détour par le point de vue pour admirer encore une fois le panorama et il ne parvenait plus à s'en détacher.

Après plusieurs minutes de contemplation, le cuisinier s'obligea pourtant à se relever. Il voulait absolument observer de plus près la petite crique car il avait une idée bien précise en tête et cet endroit pouvait se révéler le lieu idéal pour ce qu'il imaginait. L'euphorie et l'enchaînement des derniers jours l'avaient en effet pris dans un tourbillon d'émotion et d'action qui ne lui avaient pas laissés une minute pour réfléchir. Ainsi, lorsque sa tête touchait son oreiller le soir, il s'endormait instantanément et le lendemain matin, son devoir de cuisinier l'appelait déjà pour une nouvelle journée bien remplie sans compter les découvertes incessantes qu'il faisait sur All Blue.

Décidé, Sanji écrasa donc sa cigarette, l'enferma dans un mouchoir et le fourra dans sa poche le temps de trouver une poubelle. Il redescendit ensuite vers le village et se mit en quête du petit sentier que Lily lui avait désigné. Les habitants étaient toujours aussi discrets et il aperçut tout juste deux hommes qui revenaient des champs. Malgré son salut, ces derniers détournèrent les yeux, s'empressant de regagner leurs demeures, et Sanji poursuivit son propre chemin.

Quelques instants plus tard, il dénicha le sentier assez facilement aux abords des premiers grands pins au sud des habitations. Il s'enfonça alors parmi les arbres aux senteurs résineuses et huma l'air avec délice, observant la récolte de la sève dans des petits pots que les villageois avaient attachés aux troncs. La végétation s'éveillait sous le printemps et de légers chants d'oiseaux se faisaient entendre : la balade était définitivement plaisante et il ne vit pas le temps passer.

Par-delà nos rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant