16. Mise à jour

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Zoro ouvrit brutalement les yeux, les sens en alerte. En moins d'une seconde, il s'était redressé sur le lit et avait tendu la main vers ses sabres qui reposaient contre le mur non loin de lui. Finalement, les voix qui l'avaient tiré du sommeil s'éloignèrent et le bretteur comprit qu'il s'agissait seulement d'habitants qui passaient devant la maison. Il jeta alors un coup d'œil par la fenêtre et constata que le jour se levait doucement dehors.

Le sabreur se laissa retomber sur le lit, rassuré. Au milieu du calme presque irréel de l'île, le moindre bruit prenait de l'ampleur et dans cet environnement inconnu, il n'était pas surprenant que son instinct le maintienne en état d'alerte.

Il tourna la tête sur sa gauche et observa la respiration tranquille du blond à ses côtés. Visiblement, Sanji s'était habitué à cette atmosphère et il dormait toujours paisiblement. Zoro eut alors un sourire appréciateur en se remémorant les évènements de la veille au soir.

Après le premier round dans la cuisine, le cuisinier l'avait entraîné à l'étage pour qu'ils prennent une douche avant de poursuivre les festivités. Tout du moins, c'est ce qu'il lui avait dit avant de le pousser sous l'eau chaude mais l'escrimeur avait commencé à avoir des doutes lorsque son compagnon l'avait rejoint, un sourire mutin aux lèvres. Zoro avait immédiatement compris que le blond comptait à nouveau prendre les choses en main et il l'avait devancé en déposant ses lèvres contre les siennes avec fureur, n'oubliant pas qu'ils s'étaient lancé un défi.

La peau du cuisinier sous ses doigts était toujours aussi pâle malgré les trois mois d'été qu'il avait passé sur All Blue et le sabreur avait perdu la notion du temps tandis que ses mains avaient retracé puissamment les contours de sa silhouette élancée. Débarrassés de leurs vêtements et de l'urgence de leurs désirs, Zoro avait pu laisser glisser ses doigts sur ses épaules fermes, son torse et son ventre parfaitement dessinés jusqu'à ses cuisses redoutablement musclées. Il avait accentué la pression de sa langue dans la bouche du blond qui l'avait combattu un instant avant de céder devant son insistance. Le sabreur s'était alors engouffré dans la brèche et ses mains s'étaient déposées sur son visage pour mieux le garder contre lui.

Il avait cru tenir son compagnon en son pouvoir mais il aurait dû ne pas relâcher sa vigilance. Il aurait même dû se méfier de sa docilité apparente mais à cet instant, il avait été enivré par le contact de ses lèvres et de ses mains qui jouaient à le faire frémir, se dirigeant lentement vers leur but puis se figeant brutalement sur ses hanches.

Soudain, la bouche du blond s'était ainsi arrachée de la sienne et Zoro avait mis une seconde à en comprendre la raison. Une seconde de trop. L'instant d'après, la langue qu'il venait de quitter s'était enroulée autour de son membre qui avait retrouvé toute sa vigueur après ces dernières minutes et le sabreur avait réalisé qu'il était piégé. Sanji le maintenait fermement contre lui et ses lèvres exerçaient une délicieuse pression sur sa virilité. L'escrimeur avait essayé de reprendre le contrôle de son propre corps mais lorsqu'il avait ouvert les yeux, l'image du blond entre ses jambes lui avait coupé le souffle. Les cheveux gorgés d'eau et la peau ruisselante, le cuisinier haletait autour de son membre et les gémissements pourtant presque inaudibles qui lui échappaient avaient achevé de le faire changer d'avis.

Tant pis pour cette fois, il se rattraperait plus tard.

S'abandonnant aux gestes de son amant, il s'était largement appuyé contre le carrelage froid du mur et ses doigts s'étaient glissés maladroitement entre ses mèches blondes détrempées. Il avait fermé les yeux. La sensation qu'il avait éprouvé était enivrante mais il ne s'agissait pas seulement du fait que son désir soit satisfait. Il s'agissait aussi de la présence du cuisinier à ses côtés, de son compagnon qu'il n'avait pas vu depuis des mois. L'absence physique n'avait pas été la seule à être enfin comblée, il y avait aussi eu le monde intérieur qu'il avait forgé avec le blond qui s'était reformé.

Par-delà nos rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant