Le lendemain, comme convenu, Clarke partit seule. La voiture conduit par deux chevaux se trouva fort vide sans la présence de la duchesse. Il n'y avait plus cette ambiance apaisante et électrisante à la fois. Cette absence rendit miss Griffin mélancolique qui observa le paysage sans enthousiasme. Elle n'avait guère l'envie de retrouver sa famille, exceptée son bon vieux père qui lui manquait assurément.
En partant de Polis, elle n'avait pas croisée Miss Woods. En vérité, elle ne l'avait pas vu depuis la veille, depuis ce fameux baiser qui avait surpris Clarke. Celle ci ne faisait d'ailleurs que d'y penser. Son esprit était envahi par cet événement qui ne pouvait être chassé. Clarke n'avait pas compris ce qu'elle avait ressenti durant ce moment. Elle n'avait pas non plus compris la réaction de son corps qui en voulait toujours plus. Elle faisait que d'y penser mais elle ne trouvait aucune explication.
Elle avait espéré entrevoir la duchesse durant son départ. Elle pensait que celle ci aurait pris la peine de lui dire au revoir. Mais elle ne fit rien. Elle était introuvable. Clarke avait cependant laissé une lettre dans sa chambre, posée sur les draps de son lit. Il n'y avait rien de bien intime, seulement quelques phrases formelles la remerciant pour son hospitalité. Elle n'a pas parlé de ce baiser, ni des aveux qui ont été fait hier.
Après de longues heures de routes, Clarke finit par arriver à destination. Elle vit défilé un paysage qu'elle connaissait si bien. Elle traversa d'abord le village, passa devant le boulanger qui petite lui donnait quelques bonbons, le forgeron qui s'occupait de ferrer les chevaux de la ferme familiale et puis il y avait le couturier, qui fabriquait les robes des filles de la famille pour les grandes occasions. Bizarrement elle était ravie de revoir ses endroits qu'elle connaissait depuis sa plus tendre enfance. Rien n'avait changé depuis son départ. Tout paraissait si calme, si reposant.
Au loin, elle aperçoit finalement la maison familiale. La grande bâtisse se dévoila derrière les arbres toute de pierres vêtues. Elle était belle se dit Clarke. Et elle lui avait manqué c'est certain.
La calèche s'arrêta juste devant l'entrée. Clarke remercia le cocher et descendit récupérant ses bagages. Elle prit quelques instants pour observer sa demeure qui, au fond d'elle, lui avait tant manqué. Elle en admira chaque recoin, chaque pierres qui constituaient sa maison. Elle observa les plantes grimpantes recouvrant la facade et les quelques roses qui commencèrent à fleurir juste au pied du mur.
Elle finit par entrer, ses bagages lourds et imposant à la main. Le bruit qu'elle fit réveilla immédiatement l'entièreté de la famille qui s'empressa de l'accueillir.
- Clarke ! Ma chère enfant. S'exclama son père un grand sourire illuminant son visage.
Ses soeurs et frère l'entourèrent de part et d'autres et l'emmena dans le petit salon qui était empli de la douce lumière dorée du soleil.
- Racontez nous ma chère soeur ! Comment était-ce ?
La mère, absente jusqu'à là, fit son apparition sans sourire et sans enthousiasme. Elle était heureuse de voir sa fille de retour mais elle fut déçue de son attitude et de son séjour chez Miss Woods. Elle ne pouvait supporter cette drôle de dame et l'idée que sa fille fréquente une pareille racaille la répugnait. Elle s'installa tout de même aux côtés des autres afin d'écouter le récit de son voyage.
- C'était incroyable ! Répondit Clarke le sourire figée sur son visage et des étoiles pleins les yeux. Oh père ! Vous auriez vu la bibliothèque de Polis ! Vous seriez tombé immédiatement amoureux de ce lieu. Il y avait des livres partout, dans tous les recoins de la pièce. De vieux ouvrages étaient entreposés dans un coin comme des œuvres modernes ! C'était merveilleux !
- Et comment était la demeure ? Demanda Glass
- Je suis sûre que cela regorgeait de domestiques. Ricana Charlotte.
- Évidemment que cette puterelle a des domestiques ! Elle ne peut rien faire seule. Gloussa Mrs Griffin
- Mère !
- Mrs Griffin vos paroles sont bien exagérées.
- Voyons une femme de son rang devrait déjà être mariée. Je ne vois point pourquoi elle inviterai une jeune femme comme Clarke.
- Parce qu'elle m'apprécie !
- Vous apprécier ? Vous ? Ma chère enfant ce n'est point une question d'amitié. Elle profite de votre stupidité.
- Mrs Griffin, commence Mr Griffin, vos jugements à propos de cette jeune femme sont bien hâtifs. Vous n'avez pas pris la peine de lui parler. Miss Woods est une agréable femme qui a offert son amitié à notre fille.
- Ce n'est qu'un faquin !
- C'est une façon de se protéger ! Vous ne la connaissez guère mère.
- Si ca ne tenait qu'à moi, jamais je ne vous aurez laisser faire ce séjour. Et qu'en avez vous appris à part jouer les princesses ?
- J'ai lu d'incroyable œuvres ! Je me suis instruis sur le commerce, les langues et les armes.
- Cela ne vous servira point pour trouver un mari. Vous n'avez pas appris la couture ou la cuisine ! Vous auriez mieux fait de rester ici. Vous auriez été utile.
- La jalousie est un péché mère. Vous ne m'enlèverez pas ma liberté de vivre comme je l'entend. J'aurai un mari quand je l'aurai décidé.
Puis, Clarke monta retrouver sa chambre. Le vide de l'absence de Miss Woods commençait à se ressentir. Elle se sentît soudainement mélancolique. L'altercation avec sa mère ne l'avait pas aidé assurément mais, sans son coeur, il y avait autre chose. Une absence, un manque.
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Aimer comme il est interdit
FanfictionEn 1797, en Angleterre, Mrs Griffin tentait par tous les moyens de marier ses enfants à de bon parti. Elle fut alors enchantée quand elle entendit l'arrivée de Mr.Blake en ville. Elle espérait pouvoir marier son aînée, Clarke. Mais celle ci fit la r...