Aimer comme il est interdit

Chapitre XXVIII

Dans la calèche conduite par les chevaux, un silence de maître régnait. Aucune des deux femmes ne parlaient. Elles n'osaient guère briser ce silence qui s'était installé. Ainsi, le trajet se déroula sans discussion.

Arrivée devant la grande demeure, Clarke en fut de nouveau impressionnée. Elle avait oublié la grandeur et la beauté de cette architecture et arborait un grand sourire franc à son arrivée.

- Je vois que Polis vous fait toujours autant d'effet. Ricana Miss Woods en descendant de la calèche.

C'était la première phrase qu'elle avait dite depuis le départ. Clarke fut surprise mais lui fît un sourire sincère.

- Votre demeure est l'une des plus belles qu'il m'ai été donné de voir...

- Je suis heureuse qu'elle vous plaise autant. Vous allez pouvoir explorer les recoins que vous n'avez pas vu. Je m'excuse sincèrement mais j'ai des obligations aujourd'hui. Ca sera la seule journée.

- Vous n'avez pas à vous excuser ma douce.

- Rassurez vous, ca sera la seule journée. Je passerai le reste de votre séjour à vos côtés.

- Vous m'en voyez ravis.

Miss Woods sourit sincèrement arborant un côté lumineux de sa personnalité que Clarke voyait peu souvent.

La duchesse partit aussitôt reprenant la calèche accompagnée de son assistant. Clarke fut accueilli par des domestiques qu'elle connaissait déjà. Elle prit soin de les saluer avant de se retirer dans sa chambre.

Ce lieu lui avait manqué. Elle n'était pas forcément matérialiste ni même une personne en besoin d'argent. En vérité, elle n'avait pas besoin de tant de confort pour être heureuse. Mais c'était l'âme de cet endroit qui lui avait manquait, c'était les énergies qui en émanaient et plus encore c'était Miss Woods, Lexa.

•••

Clarke avait passé la journée assise dans la bibliothèque à lire tout un tas d'oeuvres toutes plus incroyables les unes que les autres. Elle avait pris le temps de déjeuner puis était remonté. Si bien que la nuit tomba sans que la blonde ne s'en rende compte.

La duchesse, rentrée de sa journée, trouva son invitée allongée sur le sofa, une couverture posée sur elle et un livre à la main. L'ainée des Griffin n'avait même pas remarqué Miss Woods qui l'observait accoudée à la porte.

- Vous avez donc lu toute la journée ? Dit-elle

Clarke, surprise, sursauta légèrement et écarquilla les yeux.

- Vous m'avez fait peur ! S'exclama-t-elle. Il n'y a donc personne pour prévenir de votre arrivée.

- Je n'ai guère le personnel pour cela et je ne suis pas aussi importante pour cela. Sourit-elle

Elle s'avança dans son costume trois pièces, les mains dans les poches et un grand sourire sur son visage.

- Cela ne répond pas à ma question...

- Oui j'ai lu toute la journée.

La duchesse sourit.

- Je vous trouve...gênée... dit-elle

- Je n'ai guère l'habitude de me trouver en présence d'une femme que j'ai embrassé... soupira Clarke en fermant son livre.

- C'est donc cela qui vous met mal à l'aise ?

- Probablement. Cette gêne passera rassurez vous.

- Je ne m'inquiète pas Miss Griffin. Mais vous m'avez manqué.

Clarke ne put retenir son sourire. Elle était heureuse d'entendre ça et un million de papillons se réveillèrent en elle.

- Vous m'avez manqué également. Avoua-t-elle.

Les deux se sourirent sincèrement et se noyèrent dans le regard de l'autre. Mais Clarke, très vite gênée, brisa le silence.

- Comment s'est passé l'Ecosse ? Demanda-t-elle

- Tres bien ! C'est un magnifique pays et les affaires y furent fructueuses. J'en suis heureuse.

- Tres bien c'est une très bonne nouvelle.

- Oui... sourit Miss Woods. Il se fait tard je devrais aller dormir et vous aussi.

- Je finis ma page.

- Comme vous le voudrez.

Miss Woods se leva du canapé et marcha jusqu'à la porte. Arrivée, elle se retourna, planta son regard dans celui de la blonde, et lui fit un sourire séducteur.

- En tout cas j'ai adoré notre baiser. Ne me demandez pas de l'oublier j'en serais attristée.

Et elle partit... sans rien rien ajouter laissant Clarke complètement tremblante et perdue. Son corps rentra en ébullition, la laissant haletante.