Après la visite de ses parents une heure plus tôt, Catherine se sentait le moral à zéro.
Elle avait demandé à son excentrique de mère et à son exigeant de père la chance de vivre sa vie comme elle l’entendait. Tenant comme arguments qu’elle n’était plus un bébé, qu’elle avait toujours été première de sa classe, qu’elle avait toujours fait tout ce qu’ils voulaient et ne les avait jamais déçus. Son père avait tempêté qu’elle lui faisait perdre une occasion en or et elle lui avait répondu qu’elle n’était pas du bétail mais sa fille. Après une longue discussion où ses parents avaient essayé de la convaincre de se marier, ils avaient finalement cédé devant son refus et sa détermination. Sa mère avait versé des larmes de crocodile en murmurant qu’il y a à peine quelques années, elle portait encore des couches et que maintenant elle était une femme belle et forte capable de mener sa vie comme elle l’entendait. Catherine avait sauté de joie, et elle les avait embrassé affectueusement, leur promettant de leur téléphoner et de passer les voir chacun dans leurs maisons respectives tous les samedis. Et après leur départ, elle avait déprimé.
Déprimé au point de pleurer comme une madeleine pendant une bonne dizaine de minutes sur l’humiliation qu’elle avait subie la veille avec David. Elle peinait à croire qu’elle avait osé se mettre nue devant un homme. Un homme à la réputation aussi douteuse que David. Elle qui était si réservée habituellement, si calme, si distinguée…elle avait quasiment supplié David de lui faire l’amour. Et ce dernier l’avait repoussée. Etait-elle si moche ? se demanda-t-elle. Etait-elle si repoussante au point que David ne voulait pas la toucher ? en comparaison avec le type de femmes qu’il avait l’habitude de fréquenter, elle était aussi insignifiante qu’une fourmi.
Perdue dans ses pensées , elle sursauta lorsqu’elle entendit frapper à sa porte. Se demandant qui cela pouvait bien être, Catherine ouvrit la porte et resta muette de surprise.
- Bonjour Catherine.
- Da…David ? mais enfin que faites-vous là ?
Vêtu d’un maillot blanc par-dessus un bermuda à fleurs bleues et blanches, des sandales aux pieds, ses lunettes de soleil levées au-dessus de sa tête, il la fixait de ses yeux bleus-gris brillants d’une étincelle moqueuse. Son petit air coquin irrita profondément Catherine qui lui lança un regard glacial.
- Je suis venu vous inviter à la plage.
- Et vous croyez que je vais accepter ? après ce que vous m’avez fait hier soir, vous ne manquez pas de culot ! s’exclama-t-elle.
- Et qu’est-ce que je vous ai fais hier soir ? s’enquit-il d’un air innocent.
- Vous vous moquez de moi ? vous m’avez humiliée ! alors que j’allais me donner à vous, vous m’avez repoussée ! cria-t-elle hors d’elle.
- Pour votre bien répondit-il calmement.
- Quoi ?
David la poussa à l’intérieur et referma la porte derrière eux.
- Je ne vous ai pas permis d’entrer il me semble, fit-elle remarquer sèchement.
- Je n’ai pas besoin de votre autorisation.
- Oh ! vous…vous êtes un arrogant de première catégorie ! d’abord vous m’humiliez dans mon propre appartement, et maintenant vous vous permettez de…
- Oh, taisez-vous ! grogna David exaspéré.
- Comment osez-vous ? vous n’avez pas le droit de…